LA VAGUE
J'ai vécu sur la grève, les yeux dans mes rêves
A écouter le vague à l'âme que les vents soulèvent
Je pensais m'être échoué à jamais dans l'estuaire
Quand cette femme m'a dit : "viens, viens prendre la mer"
Alors nos mains d'amoureux ont sculpté une pirogue
Au début le ciel est bleu, tu pars et tu vogues
On a glissé sur une mer d'huile, un miroir onduleux
Et bientôt au fil de l'eau, le ciel devint nébuleux
Y'a la mer en furie, puis les tempêtes que l'on brave
Et de la poupe à la proue, on s'accroche, on en bave
L'équipage se renforce, apprend avec l'âge
Que l'océan est sauvage lorsqu'on quitte ses rivages
Puis un jour on s'amarre au dessus d'un champ de lumières
Les amants qui s'aimèrent d'un scintillement lunaire
Plongent ensemble dans l'azur aux ressacs éphémères
Et remontent à la surface une perle solaire
Oh, Isimbi, Isimbi
Oh, Isimbi, Isimbi
Oh, le noyau de mon fruit de vie
Isimbi, Isimbi
La plus belle perle du monde à m'en brûler les prunelles
Je le jure sur ma vie que la mienne sera pour elle
Six heures trente, six décembre, c'est un ange qui descend
Dans ma vie, dans cette chambre, je ne sais plus ce que je ressens
Un sentiment d'embrasement bien plus fort que l'amour
Je fus Dieu un instant, c'était peut-être pour toujours
C'est la chair de ma chair, le sang de mon sang
Et j'en perds mes repères à être père d'un enfant
Révolution accomplie! Mon Grand Soir le voici
Parce que l'on meurt tous un jour, je riposte par la vie
Isimbi, c'est son nom, "la perle éternelle"
Ou "la neige des volcans" sur le toit de ma Terre mère
A la mère de ma fève, à ses talents d'orfèvres
La rosée de sa fleur est la perle de ma fièvre
Parce que l'on était "elle et moi", parce que l'on s'aimait à l'étroit
Parce qu'il fallait être deux pour faire trois
Oh, Isimbi, Isimbi
Oh, Isimbi, Isimbi
Oh, le noyau de mon fruit de vie
Isimbi, Isimbi
Petite perle nacrée, si le ciel me soustrait
Je serais toujours près, près de toi en secret
Petite perle, tu descends d'une lignée de poètes
D'idéalistes en tout genre, de chercheurs de conquêtes
Lève les yeux, une aïeule brille pour toi
Suzana comme un nom au reflet d'autrefois
IBUKA, souviens-toi, le prélude à ta vie
Suzana c'est le nom d'un immortel atavisme
Petite fille pardonne-nous pour ce monde dérisoire
Pour tes épaules bien trop frêles face au poids de l'Histoire
Petite princesse au royaume de mes mots
A tous les fleuves qui t'irriguent, à tes rivières indigo
A nos droits de douter, à nos rages d'exister
A nos chants de clarté que je t'offre en bouquet
Petite plante céleste aux yeux de rubis
Bienvenue ma princesse, bienvenue dans la vie
Oh, Isimbi, Isimbi
Oh, Isimbi, Isimbi
Oh, le noyau de mon fruit de vie
Isimbi, Isimbi
Oh, Isimbi, Isimbi
Oh, Isimbi, Isimbi
Oh, le noyau de mon fruit de vie
Isimbi, Isimbi
Oh, Isimbi, Isimbi
Oh, Isimbi, Isimbi
Oh, le noyau de mon fruit de vie
Isimbi, Isimbi