La Chasse Sauvage
Ils traversent l'Achéron, passent les eaux du Léthé
Et, des fleuves de l'oubli, sur de terribles palefrois
Chevauchants rugissants, dans un ciel tourmenté
S'arrogent rêves dévoyés, se nourrissant d'effroi
Sabots, crocs affamés, dépècent les égarés
l'inimitié au goût du sang trouve son chemin
Dans un regard vomissant d'horreur boursouflée
Navre le riche, le pauvre, la grave ou la putain
Hères révolus conviennent d'un noir cantique impie
Et jettent sur le monde une doléance absolue
En abjurant dans l'ire, les cendres d'une ancienne vie
Ils hurlent dans la mort les arias des déchus
Nemrod du cauchemar habillés de vacarme
Se doivent d'honorer les accords du firmament
Qui les gardent prisonniers du cercle des larmes
Tertre maudit dans les paravents du néant
Soudainement sonne le cor de la Chasse Sauvage
De la Fargne au Bohan se hâtent les esprits
Piétinant les vivants piégés dans ce carnage
S'en amuse, le meneur se couronnant de nuit
Souverains de l'obscur s'en retournent d'ici-bas
S'effaçant dans le gouffre des pénates de la folie
Et l'oreille, avertie de son prochain trépas
Crevera dans son lit dans la semaine qui suit