Maadou vs. Artik
[Paroles de "Maadou vs. Artik"]
[Round 1 : Maadou]
Bon, c'est bon, les gars : cette fois, Artik est là
Bon, c'est bon, les gars : cette fois, Artik est là, on est contents, les fans accourent
Moi, j'peux dire la vérité : enfin, j'savoure
Artik, la première fois, il pouvait pas venir, il était malade, il avait très très mal à la bravoure
Y'a un truc qui m'fait triper, c'est qu't'es toujours tout seul
T'es d'Paris mais t'as aucun ami pour venir t'aider à cracher tes couplets
J'veux dire, c'est bizarre, j'suis dérouté
Il dit tout l'temps qu'il est fils unique, mais j'connais ses sœurs, elles sont dégoûtées
Ce soir, le verbe est haut
Tenue ? Beau, velu
De nous deux, c'est toi le plus reconnu mais j'trouve ça saugrenue
Car, ici, tout l'monde sait qu'la seule raison pour laquelle t'es à ma table, c'est parce que t'es au menu
J'suis classe et pur comme l'air, j'ai qu'ma bite et mon couteau
Mais l'un est d'acier et, l'autre, j'y crois dur comme fer
On peut s'attarder sur les vêtements
Ok, on voit qu'c'est plus l'même camp
Tu refuses de grandir, t'es resté un enfant, c'est dur d'être grand
Tu devrais essayer : c'est vrai qu'on a des hauts, des bas, toi, il t'reste plus qu'des hauts, des bas de survêtements
Mais je connais, j'suis passé par là, j'étais p'tit, minot
J'ai connu l'école, les kilos
Moi, j'avais pas trop l'choix, fallait qu'j'recolle les tricots
Même pour vivre d'amour et d'eau fraîche, fallait qu'je vole le frigo
Toi, après Lamanif, t'as été obligé d'te refaire le périnée
Il t'a assassiné comme si t'avais péri né
Personne n'te flatte, tu lances que des pets rimés, ça fait date que t'es périmé
Ce soir, j'vais t'niquer ta mère avec tout l'amour que ton père y met
Dans l'rap, toi, ça s'voit qu't'es juste le citoyen qui a faim
T'as été mitoyen de cinq/six doyens, mais il n'a rien
On a un point en commun, c'est qu'il voit rien
Dans l'rap, t'es l'seul à pas savoir que t'es errant, comme un Iranien
[Round 1 : Artik]
J'suis venu tout seul, ce soir, ça fait grave chien
Toi, t'es venu avec toute ta horde pour grogner sur toi, moi, j'en ai pas besoin
J'te vois habillé en costard comme P. Diddy, tu t'es cru dans un clip ?
Ouais, j'fais d'l'impro' quand j'veux, et tout l'monde a cru qu'c'était un flip
J'm'étais juré d'plus battle, j'avais un plan établi
Après Cheef, Lamanif, j'voulais m'ranger, l'ami
Donc, si j'reprends, c'est face au GOAT, j'veux pas d'un plan B moisi
Et, finalement, j'battle Maadou, faut croire qu'j'ai changé d'avis
À ton premier battle au ROAR, t'as voulu revenir frais, nouveau concept, nouveau flow, Maadou écrit sur des beats
Son adversaire se pissait dessus, comprenait pas c'qu'il faisait, même pour tes suceurs, c'était trop, Maadou, l'écriture : évite
C'était presque ironique, un genre de technique horrible
Tu rappais hachuré, la fluidité d'un bègue trisomique
J'sais qu'tes couplets du RC, Lejeune t'en écrivait plein
Pour écrire l'historie des battles, commence par écrire les tiens
Mais, niveau mise en place du truc, c'est vrai qu'tu dors pas
T'es devenu le Stunner du ROAR, t'es juste un mec de l'orga'
Ton couplet, j'ai cru qu'c'étaient les balances, genre "qu'est-ce qui fait, c'mytho ?"
Ton couplet d'merde, tu m'feras pas croire qu'c'était pas un test micro
T'es juste un mec du staff, pour nous, t'es plus un boug des battles
Et, si t'as des battles bookés, c'est parce que tu book tes battles
J'suis sûr qu'son esprit est ailleurs, tu penses à tout, là, tu fais l'tri
Maadou, t'es un mec de l'orga' ; ta place, c'est à la guichèterie
Ta place, c'est d'compter les entrées, vérifier les caisses
M'essuyer quand j'suis trempé ; ta place, c'est d'ramasser les pièces
Ton rôle, c'est d'faire la bouffe, apporte-moi une bouteille quand j'ai soif
Ton rôle, c'est d'fermer ta grande gueule et juste me payer quand j'fais l'taf
Maadou, personne n'voulait qu'tu restes, à la base
Donc, si tu restes, ok, tu restes, mais faut qu'tu restes à ta place
Tu représentes rien du battle rap, avec ton rap sans forme
Au RC, t'étais déjà wack mais, là, tes bars m'endorment
Tu sors les dents, comme ton logo mais, toi, tu rappes sans mordre
J'valide ta merde uniquement parce qu'y'a pas l'mot "rap" dans "ROAR"
[Round 2 : Maadou]
Pour une fois, j'vais pas être trop féroce parce que, d'toutes façons, ici, pour tout l'monde, t'es vu comme une proie
Juste un p'tit coup d'scalpel, est-ce que tu t'rappelles de l'époque où t'étais plus connu qu'moi ?
Je sais qu'c'était y'a longtemps, faut l'reconnaître
Je sais qu'ça fait mal, mais ne pleure pas, pauvre mec
Là, on parle d'un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître
Si tu parles de c'temps-là, forcément, ça sera romancé
T'écris plein d'trucs passionnants alors qu't'es chiant, mais on dirait qu'c'est pour compenser
Si on devait faire un condensé, j'dirais qu'c'est bien
Parce que t'as réussi à faire durer une carrière vingt ans alors qu'elle a jamais vraiment commencé
Déjà, quelle idée de faire du rap quand on souffre de fatigue vocale ?
T'es comme une bitch, t'as la gorge trouée après tant d'années de pratique orale
Moi, j'trouve pas ça si normal ; la vie te donne le cap mais, toi, tu choisis d'faire des feintes
T'as décidé d'faire du rap alors que ta voix est éteinte
J'veux dire, j'répète : ta voix est éteinte
Sa couleur, c'est un voile comme si ta voix était teinte
Puis, à propos d'ta voix, disons ça, poto
Quand on entend, on s'dit : "C'est un bison, v'là l'taureau"
Puis, quand on l'voit, on croit qu'il a des biberons Marlboro
Moi, j'suis pas venu faire la morale, parce que la morale pue
Un peu comme toi, t'es une version française de Loe Pesci
Maintenant, tout l'monde l'aura vu
Puis, c'est pas un diss : moi, j'adore Loe, dans dix/quinze ans, y'en aura plus
[Round 2 : Artik]
(Comment tu fais déjà ?)
Eh yo, j'm'adresse au Youtubeur
J'vais m'abonner à ta chienne, histoire que je la booste
J'vais la doigter comme elle like jusqu'à avoir les pouces bleus
Un Youtubeur qui veut m'battle : j'avoue, j'ai cru qu'c'était un prank
Mais, face au danger, t'as écrit, Maadou, j'ai cru qu't'étais Anne Frank
Ta carrière se crash tah la mienne, on n'écoute pas ta merde
Tu dis qu'tu marches à la haine, moi, j'dis qu'tu cours à ta perte
Cet acteur a dit : "J'marche à la haine"
Tu t'prends pour Cassel, Kassovitz, tu veux le succès d'Taghmaoui ?
Mais, pour pas finir comme Hubert, toi, t'as sucé des tas d'glaouis
T'es face au mec qui fait l'meurtre : Eminem/Machine Gun
Toi, t'es qu'un acteur de merde, t'es Denzel Washingdeum
Et t'as cru qu'c'était la classe ? Espèce de loser, de pauvre
Oh, t'as cru qu'j'étais Maras ? Espèce de pousseur de chauve
Tu veux être chauve, ton crâne brille et tu pries quand tu t'rases
Tu veux être moi : depuis, tu pousses tous les chauves blancs qu'tu croises
T'as menacé Seth Gueko, genre : "J'vais l'pousser, c'est tout"
Tu l'as croisé et, depuis, on attend d'voir repousser tes couilles
Pourtant, t'es musclé comme le type de La Ligne verte et, ça s'voit, t'as taffé pour
On dirait John Caffey mais tout p'tit : toi, t'es John café court
Tu veux grandir donc, à la salle, t'y mets toute ton énergie
Mais, en poussant, comme ton trou d'balle, Maadou, tu t'es juste élargi
Tu rêvais d'être un Renoi balaise, un feeling fou, un mec, un big gode
Mais t'es juste né avec des pec', t'es Kirikou avec un cheat code
Maadou, si tu m'agrippes, j'te plante, reste dans les chiffres de ventes
Quand j'te vois, j'vois mon cachet, t'es juste un style de banque
Tu veux être riche, ça prend du temps, d'ailleurs, les filles te manquent
Des vieilles meufs, tu passes aux meufs vieilles, des MILF, des tantes
J'téma' leurs vieux doigts ridés sur ta bite, te branlent
Avec l'arthrose, j'ai l'impression qu'elles t'font des signes de gang
Ces filles te mentent, Maadou, mes skills te hantent
Car j'ai du rap, du flow, des punch' : en gros, tout c'qu'il te manque
[Round 3 : Maadou]
"Tout c'qu'il me manque" ? Je sais pas, il faut pas s'en faire
Tu parles de pec' mais, toi aussi, t'en as : avec tes bourrelets, si on t'met à l'envers
À ton premier battle, t'as parlé d'ta meuf, ça nous a laissé des douces séquelles
T'as voulu lui rendre hommage, on connaît, on est tous les mêmes
Mais, du coup, y'a une question qui s'pose
Voire même qui s'impose : mais où est-elle ?
J'espère qu'elle te regarde avec les mioches
Avec même les beaux-parents, j'vais l'assassiner devant ses proches
Tu lui dis qu'il faut qu'elle reste chez elle : pour elle, toute cette flûte, c'est tant d'éloges
Si elle savait qu'tu faisais ça juste pour t'faire sucer dans les loges
Quand tu vas rentrer, elle va prendre toutes tes p'tites affaires, elle va les foutre pile à terre
Tout l'monde sait qu'tu la montres pas sur Instagram pour qu'on croie qu't'es célibataire
(Divorce barz)
Du coup, quitte à l'faire, autant y aller à fond, tartempion, j'veux dire, grand con
T'as un don, tu peux raconter des histoires comme pas grand-monde
Mais, à chaque fois, dans tes histoires, y'a pas ta femme, faut qu'tu t'rendes compte
C'est qu'j'crois qu'tu vivais ta meilleure life, mais c'était avant qu'tu la rencontres
Donc je crois qu'il faut que tu quittes ta femme
Fais comme moi : tous les dimanches, j'me réveille à côté d'une femme dont j'connais pas l'prénom
Alors que, toi, t'es zahef parce que tu dois la remercier parce que t'as mangé un truc qui était pas très bon
Il sait pas mais ça s'voit
Qu'il fait la gueule quand elle le force à aller à Ikéa
Moi, j'pense qu'il faut que tu quittes ta femme
Nous, tu vois, on vit d'la plus belle des sortes
Les mecs comme lui, on les voit jamais à la buvette, ces fiottes
Tu sais qu't'as une laisse, t'es sous tutelle, t'as des problèmes
C'est l'duel si tu laisses la lunette d'la cuvette des chiottes
Donc je pense tout simplement qu'il faut qu'tu quittes ta femme
Je sais qu't'en as marre de cette salope mélangeant escalopes et carottes
Déclenchant des dialogues mais dans l'ventre
Il faut qu'tu suives mes conseils, j'ai les codes, c'est dans l'sang
Si elle te parle de travers, tu lui voles ses enfants
Dernière chose : je pense vraiment qu'il faut qu'tu quittes ta femme
Écoute-moi, mon gars, moi, j'suis un poto sûr
J'ai fait la même chose, j'l'ai laissée dos au mur
J'épargne pas les immatures mais j'fais pas non plus d'cadeau aux murs
Avant d'partir, j'ai vidé la piscine et j'ai agrafé la facture d'eau au mur
Let's go, je pense qu'il faut qu'tu quittes ta femme
[Round 3 : Artik]
Yo, j'ai pas d'flip
Dans tout ça... (Comment j'fais une liaison, moi, dans tout ça ?)
Avant qu'j'la quitte, j'devrais parler d'toi
Yo, t'as voulu concurrencer RC en hurlant : "Nique sa race, à l'autre
On fera plus d'oseille, de cash, donc, vas-y, nique sa race, à l'autre"
Tu cherches les médias, les sponsors, tu veux qu'le fric s'amasse : à d'autres
T'as tellement sucé : ton sponsor, c'est une marque de glaces à l'eau
Moi, quand j'battle, j'veux des thunes ou bien des sapes à échanger
J'te demande mon cash et tu m'réponds : "À la pistache, elle est chant-mé'"
Wow, Maadou, j'battle plus si gratuité, donc, ça, c'est d'l'amitié ?
Ton chiffre d'affaires a fuité donc, ça, c'est d'la pitié
J'me rappelle, au début, pour les impôts, t'étais impec'
Depuis, t'enchaînes les déconvenues, t'as même hypothéqué un pec'
Donc, "La Maison du Streaming", quand tu l'as créé, tu t'es dit :
"On va tout niquer, faire du bif', avoir le succès, j'le prédis"
Et, là, j'te vois genre intérim dans une cuisine pleine de crépi
T'es devenu fucking SDF vu qu'la maison n'fait plus crédit
Mais, au moins, il t'reste le ROAR et, ça, c'est pas leur merde has been
Pourtant, quand on regarde la carte, bah c'est le même casting
Maadou, t'es pas l'chef d'une ligue de kickeurs
Non, t'es l'organisateur d'une grande partouze où tous se tirent le t-shirt
Une équipe de rappeurs nuls ou d'fêlés qui s'tiennent
Qui ont une passion pour le maillot, comme une esthéticienne
Vous échangez vos bars, votre merde, c'est comme des MST
À part des détails, rien n'change, Maadou, vous êtes des NFT
Vous êtes des Cheef sans talent, des Lamanif sans acting
Que des numéros bis dans ta team
Puis fuck, j'suis dans ta machine, j'opère, téma' l'man, il s'enterre
Tes bougs, j'les fascine, j't'emmerde, toi et tes bars, ils sont ternes
J'envoie mes lines, ils ont peur, là, Maadou lâche kilos d'merde
Vu qu'j'suis Artik, j'te doggy bag dans un sac isotherme
J'tue cette salope athlétique, c'match up pathétique
On n'sera jamais quittes, je serai jamais nul, tu seras jamais Qeet'
J'ai jamais réclamer un titre, moi, et puis fuck c'qu'on en pense
Ça fait longtemps qu'c'est moi l'champion en France