Louvar vs. Saminem
[Round 1 : Louvar]
Si on est dans l'battle rap ce qu'on est dans la vie, pour moi, ça l'fait
Toi, je t'imagine rentrer dans un kebab armé
"Haut les mains, filez-moi la caisse et... Excusez-moi, j'la refais"
J'ai fouillé celle du tien mais j'aurais préféré checker les photos d'un autre compte Facebook
D'habitude, j'fais pas de recherche mais, des fois, j'trouve des choses, c'est fou
Dans le public du RC Sud, y'avait tes parents pendant que Maadou disait que ta mère gobe ses couilles
J'imagine ton père à coté comme : "Wow, les battles clashs, c'est cool"
T'as pas l'mental qu'il faut pour survivre dans cette jungle
À tes un an, t'allais dire ton premier mot et t'as eu un stumble
Contre Oliver Twist, t'as fait trois rounds sur les aveugles, tu sens grave l'abandon
Tu lui dis : "Si ça se trouve, t'entends qu'une bande-son et j'suis même pas là"
Ta gueule, combien de fois t'es là et on n'a pas la bande-son ?
Saminem, son seum est net, il trolle trop et ça m'énerve
Ce semi wack et sa mémoire, pas une histoire à s'animer
Il radote, j'lui casse la bouche, on l'verra plus sans sa minerve
J'sais que, Sam, il aime, j'la casse plus fort, on l'comprend plus comme cinq mille Nem
T'as fait un battle triple avec Maras et Pasteur H
C'était déjà une défaite, rien que le fait que t'acceptes ce match
Tu croyais que ça allait t'faire monter en grade
Passer d'un battle double avec 2Taf à un battle triple avec deux wacks ?
C'est pour ça que ça va être sale, comme ma gueule dans ta petite sœur
Je vais te broyer de A à Z comme un Scrabble dans un mixeur
Le public en a marre de toi, au début, il t'écoute, il trouve que tout est sensass
Puis, quand tu bégayes, ils veulent te goumer genre sale
Vu que t'es pas cap de t'fourrer tes couplets dans l'crâne
T'as d'la chance qu'ils soient chics, moi, j'te souhaite de faire ton shit devant un public de cinq cents Aparzite qui ont des bouteilles d'champagne
T'es pas lunaire, Sami, t'es la Lune
Toujours du blanc dans ton round, et ta face cachée est dark
T'es pas lunaire, Sami, t'es la Lune
On t'voyait inaccessible et, au final, combien ont marché sur toi ?
T'as pas ce qu'il faut pour m'cogner, fallait ramener vingt-trois barres de fer
Et compte pas gagner si t'as prévu de me dénigrer pour des bayes que tu seras jamais capable de faire
[Round 1 : Saminem]
Tu as perdu contre Aladoum, tu as perdu contre Aladoum, tu as perdu contre Aladoum
Pour que ça rentre dans ton crâne de piaf
La victoire t'échappe, même si elle est dite emportée par la foule, tu as perdu contre Aladoum
Tu dis que tu as fait un classique face au gars qui nous paye, sauf que tu l'as pas gagné, ce classico
Moi, tout ce dont je me souviens, c'est que tu avais un rail et aucun passage à niveau
Quand tu as appris que 2Taf donnait des cours aux enfants
Tu as eu envie de dire : "Cours" aux enfants
Je te comprends, c'est trop tentant pour quelqu'un qui en a séché pour fumer des bédos dans les champs
Mais, si tu y étais allé plus souvent, tu aurais eu envie de dire : "Courez" aux enfants
Mais tu es fâché avec les raies depuis que tu as treize ans et que tu es chauve
Tes blagues de clown, c'est cool, mais crois pas que tu es fou juste parce que là où il te manque quelque chose
D'ailleurs, mec, tu as été champion sans battre Wojtek : waouh, ça doit faire beaucoup d'envieux
Ce jour-là, tu étais comme une raie : en tête, au top, mais tu as juste séparé la coupe en deux
Des blagues de petit con, c'est mignon mais ça tient pas la route une demi-seconde
Tu penses que, les balles, ça fait des petits creux dans la peau, que quelqu'un me passe son arme, que je lui montre
Aucune folie à l'occas', certes, tu as les bases mais tu m'emmerdes
Moi, c'est sûr qu'il me manque une case, tu sais, celle dans laquelle tu t'enfermes
Vous êtes en mode : "Faut faire des bars ou ça compte pas"
Mais, quand il dit : "Je bouffe une glace goût chatte à ta mère", ça me fait rire, faut l'avouer
Ça n'm'étonnerait pas qu'il kiffe car, quand il lèche, les chattes sont froides
Et l'avantage d'une glace, c'est qu'elle finira toujours par mouiller
Tu crois être le meilleur, à la maison, tu es celui qui est cœur
Un jour, tu as voulu te la jouer à la dure
Mal luné, ton père t'a battu
Depuis, tu rêves de prendre ta revanche chez Boris Becker
Tu te moques de ma tronche, d'accord, sale gosse, ton immaturité, je trouve ça moche
La Punch Ligue, tu l'adores, mais t'as pas eu les couilles d'être son responsable, donc tu es responsable de sa mort
Contre les plus grands, tu perds, condamné à rester dans le décor car il te manque ce qu'il y a dans mes proses
Certes, c'est moi qui t'choque, mais c'est toi qui sors la feuille pour prendre des notes
En gros, ton style, c'est pas dur à faire, suffit de quelques lignes qui marchent sur la tête, comme tes fans qui me disent : "Sam, tu vas perdre"
Car, à ce style, je suis impassible, tu frappes pas mais tu fais rire vingt gamines
Tu es tellement l'inverse du choke que, toi, tu parles quand t'as rien à dire
J'suis là parce que j'ai un truc à raconter, toi juste pour te moquer
Moi aussi, j'ai des blagues de merde, mais j'ai la décence de les choker
On devait être qu'entre gars techniques, mais tu es là, donc faut que Maadou m'explique tous ses discours
Avant que les ordures s'entassent, je sors la poubelle vite, j'ai pas beaucoup d'estime pour les petits clowns
Vous allez pas pouvoir rester, vous avez déjà le RC, on va pas créer une nouvelle ligue tous les dix jours
Mais, si je soulève les incohérences dans ton texte avec autant de persistance
C'est pour que tu arrêtes de confondre impertinence avec le manque de pertinence
[Round 2 : Louvar]
Saminem, il écrit super vite, mais c'est pas un compliment
C'est juste qu'à chaque battle, il choke vingt bars et il les garde pour l'suivant
Moi, j'suis un passionné, j'viens pour l'amour d'la bagarre
J'suis pas venu prendre des leçons de morale par le triso' qui s'est éloigné d'son groupe à la gare
Tu reproches toujours à tes adversaires ce qu'ils ont dit
Toi, au ROAR #003, t'as dit : "Moi et Bramzo, on rackette vos baskets avec de l'attitude"
J'sais même pas pourquoi ça marche autant
Tu prêches la bonne parole, t'es anti clichés mais, quand tu parles de racket, tu mets ton pote arabe dedans
Tu t'efforces à faire tant d'réf' n'importe comment
Tu crois que les gens acceptent que, dans ce truc, t'es un adepte, mais forcément
Ça leur passe au-dessus d'la tête
Au final, tu sèmes la tempête et tu récoltes le vent
Au ROAR #003, t'as dit: "Eh, Seth Gueko", t'as voulu défendre la discipline avec des lines qui tuent
Tu crois que, Seth Gueko, il te cherche, mais il a trop peur que tu rackette ses baskets avec de l'attitude
T'es malaisant comme l'ambiance d'un Monoprix de Guingamp, tu feras la polémique qu'un temps
Paraît que, dans le battle rap, faut éduquer le public : oui, à commencer par les gens qui te pronostiquent gagnant
T'as la dégaine d'un mec qui boit pas, mais t'as une tête d'alcoolique, t'es une planche et t'es pâle
T'as une tête à faire les sorties d'école, et un corps à faire les entrées d'EHPAD
Tu fais trente-trois kilos, t'as la force d'une mineure
Quand tu bouges, on dirait que tu tapes une crise d'épilepsie, mais c'est juste que t'as ton téléphone sur vibreur
J'aurais pu faire mes verses à un centimètre de ta tête
Mais j'ai trop peur que tu rackettes mes baskets
Pardon, avec de l'attitude, effectivement, c'est pire
Donc t'es dans la déconstruction, moi, j'suis le vanneur, c'est un délire
Sachant que mes vannes te déconstruisent et que ta déconstruction m'fait rire
Ta peur d'la foule, c'est réciproque, sévèrement
J'arrive dans ta vie pour voir ce qu'il se passe pépèrement
Ton grand-père dit qu'il te touchait pas, mais l'pépère ment
Il assume pas, il dit qu'avec ta tête, c'est offensant
T'es dégueulasse, Sami, quand papy te touchait, il pensait à un autre enfant
[Round 2 : Saminem]
À chaque fois que tu fais une blague sur les gros, tu devrais prendre deux tartes
Le physique, le prénom, c'est des choses de naissance, je crois
Moi, je critique tes actes, tes choix, que les choses qui dépendent de toi
Se moquer des gens qui peuvent pas se refaire les dents, c'est tentant, j'avoue
Surtout quand tu nais avec un appareil dentaire en argent dans la bouche
Au collège, tu étais du genre à faire des blagues sur le physique pour que l'on te valide d'un lourd gros : "Si, si"
Normal, la popularité vaut bien quelques vies que l'on pousse au suicide
Tu joues le gendre idéal mais tu es une grande ordure, tu souris mais, la nuit, t'en dors plus
Du coup, pendant les battles, tu te touches la face pour vérifier que tu en as encore une
Sans cesse, tu secoues la tête, grattes à l'œil et au nez
Tu fais croire que tu es cool, à l'aise, mais c'est erroné, tu es névrosé
Et, plus les tics se rapprochent, plus tu es à deux doigts d'exploser
Je te punch tellement que tu vas devoir remettre ton appareil, tu auras l'air vachement con
Je branche une batterie de voiture dessus, voir si tu aimes toujours autant attirer l'attention
Tu aimes que les fans t'envoient des flammes, être une star d'Insta', ça te rend maboule
Alors attends que le public sorte les briquets, et fais un slam en te jetant dans la foule
RC, Validé, tu as dépensé tous tes cachets dans de belles affaires
Tu as passé toute ta vie à flamber, tu vas mourir de la même manière
Tu es qu'un buzz facile, moi, je préfère créer ma carrière tout doucement
Plutôt que me faire humilier sur Insta' devant des gamins qui ont tous 1douze ans
Je préfère tenter, me planter, plutôt que de faire la même blague à tout bout de champ
Même si on peut acheter des streams au rabais avec le code "Promo Loulou 30"
Tu te penches souvent vers le public comme si tu voulais les forcer à t'aimer, arrête
Si je te pousse dans la fosse, ils prendront pas de photo mais ton blouson, ton jeans et tes baskets
"Emporté par la foule"
Passe les miennes, tu découvres tes limites
Tu es comme la graisse sur mes côtes, mais je fonce et je t'élimine
Tu fais tout pour qu'on te plébiscite mais on suce pas la plèbe, ici
Si on clique sur tes clips, c'est con, RIP, ta carrière est morte, rest in peace
[Round 3 : Louvar]
Donc, toi, dans le battle rap, t'as choisi le créneau du mec gentil qui aiment pas les gens, mais j'ai du mal à oublier
Que tu parles mal de tout le mouvement comme une petite pute dans les groupes privés
T'as pas d'problème à sucer, tu manges tout, tu gobes ça, tu m'as big up pour ma perf' du ROAR #004
T'étais sûrement en train de m'insulter en même temps dans le groupe du ROAR #003
Moi, mon entrée au ROAR, c'est Lisbonne, j'suis venu faire un boom d'artificier
Toi, ton entrée au ROAR, c'est l'Brésil, ils t'ont fait poussé des couilles artificielles
On a envie d'te mettre un coup d'tête mais on pourrait en perdre nos vies
Ta tête est grande et difforme comme une gousse d'ail qui aurait poussé à Tchernobyl
Depuis tout petit, tu complexes sur la taille de ta tête, ça t'fout grave la rage
Tu demandais sans cesse à ta mère si t'avais une grosse tête, elle te disait : "Maintenant, t'arrêtes et tu vas chercher ta casquette dans le garage"
T'es pas assez solide pour être un vétéran, mais t'es là depuis trop longtemps pour être un rookie, du coup, j'me dis
Que, dans chaque set, t'es condamné à rester au milieu comme un jeudi
Tu rappes mal, si, l'rap, c'était du ski, tu serais à la cafète pendant que j'serais sur la piste noire
Tu vois tes freestyles Insta' ? Bah, nous, on n'a pas envie d'les voir
Si l'rap était une gare, t'aimerais être dans l'premier convoi, mais c'est moi qu'on voit, tu l'sais
Ton bagage intellectuel va rester sur l'quai, tu travailles pas assez, tu sautes dans l'wagon comme tout le monde puis tu t'crois en marge
Tandis que j'passe tout mon temps sur mes lignes, je suis mon propre train en marche
Fuck toi, ton stuff misérable, ton énorme crâne
Et tes punchs mémorables que tu mémores pas
Tu prononces mal tes verses, c'est un peu hilarant
T'es radin sur les "s", t'as un feuj sur la langue
Derrière ton coté donneur de leçons, je sens
Que tu t'faisais tellement taper au collège qu'ils t'ont donné une carte de donneur de sang
T'as jamais rien prouver, tes adversaires voulaient pas que tu te battes sans choke
Ils attendaient tous que tu te loupes tandis que je t'attends à ton meilleur niveau et sans forcer pour bien te prouver que t'es pas grand-chose
On dirait t'es constamment à deux doigts de crever, nos personnages sont inégaux
T'es fragile, t'aurais pu être un des morts du dernier concert de Travis Scott juste en l'regardant en vidéo
[Round 3 : Saminem]
De ta condition, je suis peu envieux, car l'égocentrisme est un jeu dangereux
Les effluves de la gloire font que tourne ta tête, mais t'es toujours à deux doigts que tout s'arrête
Je pointe un flingue dans ta direction, qu'est-ce qu'il se passe ? Je m'interroge
Qu'est-ce que tu vas faire ? Qui va m'arrêter ? Je pense, personne
Maadou ? Aucune chance, même si ça sonne dingue
Si je tire, le ROAR et sa chaîne YouTube feront un boom, comme le flingue
Le public ? Il serait heureux, gros
Ils veulent du choc, plus que des blagues et des jeux de mots
Bien sûr qu'il t'aime, mais pas sûr qu'il t'aime plus que le show
Tu comprends pas ce qui se joue, il n'y a pas que quand tu écris tes blagues que tu as cinq piges
Ils viennent pas nous voir, ils viennent voir la violence que l'on s'inflige
C'est peut-être un faux : ce doute, c'est ce que les pitres dans ton genre imposent
En faisant des antics, en jouant un personnage ou dans Validé, c'est la même chose
Si c'est faux, ils diront : "Ouf, c'était fou mais, heureusement, c'est bidon"
Si c'est vrai, ils sauront plus si c'est la peur ou l'excitation qui leur donne des frissons
Je pointe un flingue sur toi, qu'est-ce qu'il va se passer ? Je me demande bien
Qui va réagir ? Qu'est-ce que tu vas faire ? Moi, je pense, rien
Cet objet entre mes mains a le pouvoir d'ôter la vie, puis elle offre pas d'OT, la vie
Oh, réagis, si cette compilation de blagues est ton dernier mot, c'est pas triste ?
On pourra plus entendre ce que tu aurais à dire
Car il est possible que tu hésites à la question : "Est-ce que tu mérites que j'appuie ?"
Qui humilie l'homme plus que le style de l'artiste
Tu les rassures car tu es pas original dans tes textes, pas d'exclu
À part les gros, les originaux, les difformes, eux auraient le droit de te taper dessus
Tu penses que tout le monde t'aime, tu es populaire comme si tu étais Benzema
Mais, si je te tire dessus, celui qui aura la plus grosse peine, c'est moi
Si je tire, tous les grands médias se mettront à parler de toi
Et tu vendras tes CD par paquets de trois
Pour toi, c'est le Graal, tu pourras prendre de haut les gens qui sont sur terre
Tu réaliseras que ta mort est la vie dont tu rêves
Ils ne retiendront pas mon geste mais mon nom et mon visage
Toi, ils vont te pleurer deux jours, tu redeviendras un mirage
Si, à bout, je retourne l'arme contre moi, ne m'en voulez pas
Ça comblera mes trous de mémoire et le fossé entre vous et moi Les MC, si sur vos joues coulent des larmes, je vous dis pourquoi est-il parti si tôt avec toutes ces bars ?
Le troisième round, personne l'attendait car je ne fais pas en fonction de leur humeur
Toi, tu n'es qu'un reflet au fond de leurs yeux, s'il te plaît, tu meurs
Déjà, artistiquement, tu crèves, tu veux une vérité cruelle
Ce que tu vois briller dans leurs yeux nique la lumière au bout du tunnel
Je ferme le poing, l'arme disparaît mais pas ma rage
Mais je te laisse en vie de peur d'être celui qui prendra ta place
Tout ça nous dépasse, c'est bien plus grand que ce qu'il n'y paraît
On leur vend pas du rêve, on est le rêve, dès qu'ils ouvrent les yeux, on disparaît
"Comme emportés par la foule"