Cheef vs. Parano
[Paroles de "Cheef vs. Parano"]
[Round 1 : Cheef]
Contre Freddy, t'as dit : "J'dirai jamais le mot "nègre" ni celui d'"bamboula"" : mythologique
Dans l'même match, tu lui redis : "Pote, j'dirai jamais "Nigro", promis"
Ça a pas d'sens de répéter quinze fois un truc que t'as promis d'pas dire, mais ça situe son niveau d'logique
Eh, c'est devant Andra qu'tu l'as remarqué, t'as saisi ça impeccable
"Par anorak, Parano raque" : toi, tu l'matais blasé
Comme : "C'est donc ça, chien, tes phases ? Comment il peut m'servir c'truc si claqué ?"
C'que j'vis devant chacun d'tes matchs
Mais ils trouvent ça bien, tes fans, sans savoir qu'les trois-quarts viennent d'Hermano
Pour d'autres, t'as l'soin d'les gratter quand tu t'abstiens d'les rapper, ta dame passe loin d'ces bars
C'est drôle, mec, depuis qu'ta femme écrit plus pour toi, t'es derrière le mot "nègre" chaque fois qu'K5 débarque
"- Hey, faut qu'tu m'grattes un schéma, ayo, là, tiens, j'ai qu'ça : "J'adore les singes"
- Pote, dis-la telle quelle, elle est grave bien, celle-là"
Ton ghostwrite, sin-c', c'est naze, t'as rien qu'des phases space avec sa demande
Maintenant qu'K5 sait ça, il veut plus caner quand tu y as bâclé l'testament
Puis ça fait un paquet d'textes à apprendre ; moi, un truc pas bien, j'l'efface
Toi, en tête, t'as rien qu'des noirs, comme si t'avais un blackface permanent
T'inquiète pas, j'vais t'faire apprendre, j'ai fait des blagues sur les juifs mais, s'il faut, j'm'aligne, rimes, flow : facile
Gros textes, t'sais quoi ? Paraît qu't'écris du lourd mais K5 est venu du coté d'chez moi, vu qu'il perdait des kilos à Lille
J'suis si haut qu'j'vacille, on en a marre qu'j'step up alors qu'toi, on espère qu'tes skills finissent par rattraper ton niveau d'racisme
J'suis l'pivot d'la ligue, des restes de Batistuta dans l'mouv' : tu commentes, on en parle, mais rien qu'du taf de valeur
Toi, qu'on t'prenne pour un raciste ou pas, j'm'en fous, du moment qu'on t'prend pas pour un battle rappeur
[Round 1 : Parano]
Bon, en arrivant sur scène, j'fais gaffe, j'risque de marcher sur ta bite
Donc, quand t'arrives sur scène, fais gaffe, j'viens t'marcher sur la bite
"Ton pénis est énorme" : oui, banal, c'est anecdotique
Au premier hélico-bite, tu t'Kobe Bryant
Mais, ça, c'est Cheef, eh ouais, ton niveau fait qu'baisser, j'm'adapte
Comme pour KB Nueve, tu pouvais pas m'refuser la date
La tech' doit fuser, plus affutée, qu'ça claque
J'affronte l'inspecteur aux méthodes musclées, du coup, c'soir, j'me magne, Shaft
J'ai réfléchit aux mots, aux suites, quelques idées
Bref, pour être devant toi, j'ai fait comme Auschwitz, j'ai cheminé
J'ai repensé à Human Centipede, mais comment mater c'film ? Perso', j'ai évité c'foutoir
Avec ma fille, j'hésite déjà pour un Disney, quand tes enfants s'endorment paisibles devant Nuit et Brouillard
Cheef, écoute-moi, j'suis pas tatillon, mais t'es incapable de conclure
Les malaises en fin d'round, c'est ta tradition, l'nombre de flops n'se compte plus
Mais j'peux pas en vouloir à un nazillon de n'pas avoir de bonne chute
Mais, regarde-nous, on a la trentaine, on vient, on s'affiche, bah on s'en fout, tant pis
Mais on commence à vieillir dans c'game, et toujours pas riches : ça, c'est Jumanji
Puis, sur ton visage, on distingue les signes du temps
Et, à ton format, on constate les bienfaits du régime du camp
Ton frigo est pauvre, j'écarterai cette vidéo d'ma fille
C'est flippant, d'ici, j'vois tes côtes, l'éclairages t'fait une radiographie
Et si, l'battle, c'est ton sport, là, y'a pas d'débat
Car, c'qui constitue ton corps, bah c'est d'jà qu'des bars
J'pourrais te l'dire en allemand : "Venga", j'sais qu'cet argument t'gêne pas
Si j'mets Cheef dans une boîte, c'est qu'ce soir je range le Jenga
Et, crois-moi, j'm'en remets, hein, de c'que ces faux-culs pensent
Mais, avant d'te prendre pour Jesse Owens, faut qu'tu manges
J'sais qu't'as la tourniole, mais reste zen, faut t'éloigner d'ta troupe de crétins
Après l'battle, j't'invite pour deux/trois bretzels et une boule de Berlin
Oui, toi, j'me fous d'leur liste ou d'leur machine, d'leur minois, j'sais que Cheef s'gourre
Tu lances du Sieg Heil, ça cligne pas, si fier l'jour de Kippour
Comme t'es parti, la suite, j'te la dis, moi
Tu feras l'salut du parti chinois sur un cimetière de Ouighours
Puis c'est même pas qu'ce trip choque, hein, avec l'accent allemand mis plic-ploc
C'est alarmant, ça fait pute à clics, pote, aucun propos qui sert, vide, bof
Tu n'veux plus toucher les gens, ton plus grand rêve est d'rendre Hitler hip-hop
Donc, ton costume de nazi : balivernes ; avec c'corps-ci, tu passeras pas l'hiver
Puis, d'ici, tu palis, capitaine, on avait dit : "Pas l'physique", eh merde, me dites pas qu'j'ai fait chialer Saminem
Car, comme lui, t'es têtu, grand, ça s'voit ; comme vous, l'espoir est mince, mais j'assure la gifle
J'excuse même les aigus dans ta voix : après tout, ça fait deux minutes trente-cinq que j'te marche sur la bite
[Round 2 : Cheef]
Ça fait sept ans qu't'arrives à faire en sorte que des gens pensent que t'es un lyriciste, fallait qu'j't'en parle à l'occas'
T'sais, les doubles-sens que t'es fier de spit ici, bah, en fait, nous, on appelle ça les "Parano bars"
Check-toi, salopard : "J'crée un holocauste dès l'entrée avec des noms d'oiseau bien pensés : des toucans d'concentration"
Ça risque pas d'te perdre, c'est difficile parce que j'vois qu't'as bossé, mon con
Mais tu peux pas t'prendre pour un lyriciste quand y'a un type de phase de merde à qui on a donné ton nom
Faut qu'j't'explique, j'essaye : "Rimes, flow, j'suis l'oligarque
J'lis dans l'esprit des rappeurs, frère : Bigflo et Olicard"
Quand il punch, il joke, c'est trop bizarre, mais fuck
Noël 2020, il ouvre une cagnotte pour emmener des gosses à Disney
Il demande cinq mille, quasi' cent pourcents des gens du BR qui financent, saligo
Deux mois après, objectif atteint ; deux ans plus tard, on lui demande : "Alors, les gosses ont kiffé ?", silence radio
Plus un mot à c'sujet dès qu'il a vu s'engranger l'flouze
T'as pris deux mille en un live de Maadou, avec son audience, ses views
Puis tu m'as comparé à BFM TV alors que, même si elles sont fakes, au moins, eux, ils donnent des news
J'veux pas faire durer l'round mais, dude, j'vois pas trop quel est le projet
Va pour l'racisme, en revanche, j'dis pas qu't'es un escroc, mais
Y'a cent cinquante personnes qu'ont lâché trop d'bif', résultat pas très joli
Des gosses sont pas allés chez Disney pendant qu'ça fait deux ans qu'il dit à sa femme : "Cette année, j'pense on va repartir au ski"
La suite va être assez horrible, mais ils veulent la deuxième saison, t'es te-bê', c'est con
Ok, ok, prouve-moi qu't'es pas raciste avec tes deux amis noirs
Tu veux m'montrer le V d'la victoire ?
Tout c'que t'as montré, c'est comment lever des fonds, voleur
[Round 2 : Parano]
Bon, c'est bien ceux qui essayent au moins d'faire des actions qui payent toujours le prix plein
T'inquiète, c'est vrai qu'j'ai pas mis d'communication, mais j'ai mis mes gosses bien
Donc, alors oui, j'ai fait une pause : ce soir, pas d'baratin
Pour certaines résolutions, j'ai dû m'couper du délire
Mais j'suis pas à la bien, j'suis Aladin
J'saute dans la gueule du lion pour retrouver du génie
Dans c'mouv', trop d'étiquettes, j'serai l'fossoyeur si j'te roule une pelle
Au RC, t'étais souvent absent ou propos qui s'répètent
Ici, t'es toujours là, propos gores, tu t'étayes
Mais c'est la logique Disney, fallait bien qu'au ROAR tu t'réveilles
Mais, toi, c'que pige la foule, tu t'tracasses pas
T'aboules dans l'perso' d'un rascar hard
T'as la plume aussi pointue qu'une cagoule du KKK
Et ça pique
Puis, ton taf, c'est faire d'la pub, c'est ça ? Un monde de valeur de l'argent
T'aurais promu l'Zyclon B en gras et large, y mettrait plein d'ardeur et d'talent
Mais, à l'époque de l'esclavage, tu n'serais pas l'marcheur mais l'marchand
Puis, dans tes lignes sectaires, y'a plein d'patois qui s'mélangent : la classe totale
Tu nous appelles "frère" puis nous diss en plusieurs langues, comme Mathias Pogba
Et, puisque la connerie empire : "septante", "nonante", c'est logique, pas besoin d'grandes diss'
Vu votre schéma chronologique, toi, t'es c'mec qui rêverait d'grandir dans les années "trente dix"
Mais, pour toi, c'est si facile, avec eux, t'es dans l'théâtre de tes rêves, ne va pas battle ailleurs
Non, t'es pas l'meilleur, juste le plus cher défenseur des raids, ouais, toi, t'es Maguire
Puis, en vidéo - j'ai pas oublié - tes commentaires, j'adore, j'te laisse gémir, j'sais qu't'as tort
J'viens pas t'tirer les oreilles, moi, si j'vise le lob(e), coup d'génie comme Berbatov
J'te mets deux Colt sur les tempes, j'ai des idées fines
ZZ, t'es coincé entre deux roulettes : ça, c'est Zinedine
Mais c'est votre gardien des bars, ça ? Frère, c'est cheum
Dans c'duel, tout c'qui s'retrouve à terre, c'tes guns
Avec cette bête tête devant qui tous s'accroupissent
C'battle va t'coûter les yeux d'la tête, comme Gustavo Fring
Mais c'est qu'un détail, c'bail, en un geste, j'finis ta clique
Y'a peu d'chance que le jet d'"Heil" m'aille : ça, c'est Vinnie Paz, bitch
Chacun les siennes, j'ai des tas d'réf', différents choix de bars de taille, de ma griffe, là, t'en mates le prime
Frustré par le time, j'fais r'tomber l'mur et j'vais t'tuer car tu es le Battle Reich
Ouais, t'aurais fait du mal à Coluche, puis même à Bourvil, hein, t'es prêt à tout, frère, tant qu'ça douille
Normal qu'tu sois devenu l'nazi l'plus dangereux aujourd'hui, ouais, ex-aequo avec celui qui louchait dans La Grande Vadrouille
Puis j'sais qu'ma voix t'agace, surtout depuis qu'je kick, ce soir
Mais j'me rassure en m'disant qu'la flambée du prix du gaz a dû t'faire plus mal qu'à qui qu'ce soit
Et rien qu'tu t'fais l'seigneur dans ta crise d'ado' crade
C'est l'erreur, que tu sois l'as ou le roi, quelle importance dans un château d'cartes ?
Donc, votre histoire de "GOAT", là, j'le trouve trop con, c'bail, t'es leur chèvre mais j'arrive sur dragon
Tu t'croyais sur d'bons rails, cheh, t'aurais dû vérifier l'étoile sur l'wagon
[Round 3 : Cheef]
Hey, à ceux qui lui replantent tous la lame : un problème d'orga', ça arrive, cous', ça va
Mais ton flip contre Fleyo, pour l'coup, c'est pas mal
"J'ai téléphoné à Disney avec les cinq mille euros, ils m'ont demandé l'double, donc j'ai pas voulu faire vos poches, du coup, voilà"
Gros, c'est pas du tout valable
T'as atteint le prochain stade, si les tueurs reviennent sur les lieux du crime, cette fiotte s'y installe
C'est comment niveau remords quand ça fait plus d'deux ans et qu't'as encore le lien d'la cagnotte dans ta bio Insta' ?
Gros, c'est infâme, oui, j'te jure, c'est ici qu'j'te tue, vous entendez ? "I-e-u, i-e-u"
Bah, c'que vous pensez qui va venir est moins évident qu'l'arnaque qui s'cache derrière le lien d'ta cagnotte quand on clique dessus, fils de pute
Ça aurait dû être moi qui fixe le but, mais jamais une bonne idée scintille, j'te l'accorde
Hey, fallait mentir au lieu d'être indigne de chaque gosse
Dès l'départ, t'aurais dit qu'c'était pour qu't'arrêtes le BR, j'aurais mis les cinq mille de ma poche
Eh yo, prends tout d'suite la porte, dans l'arnaque, top, t'es grave précis
Mais t'as perdu tous les potes que t'apprécies
Après, ils peuvent s'en prendre qu'à eux s'ils lâchent de la thune easy comme les Trabelsi
Heureusement qu'ici on a d'l'esprit
D'l'arnaque ? On flairera tous l'odeur, on a été ou trop bons ou trop cons
On a senti la douille profond : "De ma voix, vous étiez tous moqueurs
Mais, quand j'me mets à rugir, vous fermez tous vos gueules", goûte nos pompes
Maintenant, si une cagnotte, tu t'mets à l'ouvrir, vous fermez tous vos comptes
[Round 3 : Parano]
Ah putain, ça fait longtemps qu'il devait s'faire, c'battle, mais t'as attendu qu'on l'fasse chez toi, dans ton salon
Filmé par papa, diffusé par tonton, t'y attires ta secte, les chatons donc
T'arrives le fut' baisé, eux comme ça sur ton concombre
Arrêtez, les mecs, d'ici, c'est dégueulasse, eh oui, mon opinion compte
Tu donnes pas qu'ta langue aux chats, ils sont ton ombre
Quelques assonances qui s'confondent et ces cons fondent
Ils attendent que tu craches ça, leurs regards omniscients t'rendent fou
Mais, après c'clash, tu les remercieras pour l'investissement en bourse
Car, grâce au Cat, t'es devenu l'maître des toubabs sans street cred'
Les douze, là, t'empiffrent presque
T'serrent les couilles pour balle anti-stress
Ça y est, j'crois qu'tu l'as retrouvé, ton human centipede
Car c'est même plus des melons, là, c'est étiqueté "pastèque", j'vous dis pas c'que vos saloperies d'salades tendent
Ça lance des : "R.I.P. Pat Stay" puis ça crie qu'la lame avance
Mais, pendant qu'tu t'complais, j'me complète, on sait qu'seul le con plaît, c'est complexe
Tu mises tout sur l'flow, oui, la manière dont tu procèdes, ça m'rappelle qui ?
T'as capté l'gimmick devant lequel les gars s'prosternent
T'as compris comment faire réagir : bref, tout c'que t'allais reprocher à Wojtek
Oui, c'est dingue comme il t'obsède, ça t'rend grave aigri
Tu voudrais être responsable de ses obsèques, et pas qu'artistiques
Mais, mec, c'est ton reflet, tu n'vas faire qu'per-ta' la vitrine
Car, comme lui, tu changes de coupe, petites lunettes de charogne
Moins proche du Disney d'Ariel que d'Sharon, c'est sidérant
Remplis tes bars de "putes" et d'"salopes" comme pour assurer chaque round
Tes plus grosses phases sont sur les daronnes, et tu fais l'mec si différent
Comme lui, tu fais la diva prise, t'as tes humeurs, tes craintes
Comme lui, t'as ton perso' raciste, la même Führer de vaincre
Comme lui, tu battle que dans ton monde si confort, puis tu craches sur le RC, risible autant dans l'fond
Vu qu't'es devenu la copie conforme de tout c'que tu méprises et d'leur plus grand champion
J'résume : t'as quitté le RC parce que t'avais pas Wojtek
T'as créé ta ligue, tu t'es matché Wojtek
Et, là, surprise : il est pas venu, Wojtek
Merde, si j'avais vu vos têtes...
Mais y'a pas d'malaise, hein, big up au ROAR, le taf buzze
Et, si vous avez pas mes réf', eux non plus, de toutes façons, le live bugge
Et c'est d'ta faute, t'arrives relax, tudo bem
Pendant qu'Maadou et Lamanif font un burnout, toi, t'es là, tu fous rien
J'voudrais pas mettre le feu aux poudres mais, pendant qu'les deux mettent des pluies d'gifles
Toi, tu prétextes que t'as mal au coude : merde, encore un coup du p'tit juif
Mais, malgré tout, tu t'autosuces, si bien qu'si j'te cloue l'bec, j'te transperce la verge, rien qu'ça ricane
De ton bédo, j't'enlève la verte, c'est un passage à tabac, j'vise large
Trois rounds que j'te marche sur la bite, c'est ta bar-mitsvah
Où j'suis, là ? Obligé d'tuer un frère pour le Sharingan
Vas-y, répète-leur que j'ai pas d'skills fiables ou qu't'as pas pris d'crack
T'arrivais pour une gâterie, tu repars la bite plate
Puis, tes phases prises d'droite, c'est un tas d'lignes crades
Donc j'réédite, mais j'suis pas l'battle rap, ce soir, je suis ton Stalingrad