Une ville après tout

ma petite chambre verte
mon sous-sol de banlieue
par la fenêtre ouverte
un soleil paresseux
un peu d’eau froide dans l’visage
j’ai pas dormi d’la nuit
je dois faire mes bagages
je dois partir aujourd’hui
je vous laisse quelques traces
de mes rêves d’ado
une affiche de Dylan
et celle de l’Osstidcho
je vous laisse vos couleurs
bleu piscine et vert pelouse
je sens déjà le cœur de la ville
palpiter sous sa blouse
j’veux dormir avec elle
ou pas dormir du tout
me réfugier chez elle
et lui raconter tout
lui chanter qu’elle est belle
et que moi je suis fou
de l’aimer comme je l’aime
c’est qu’une ville après tout
mes long-jeux dans une caisse
ma guitare mon ampli
mes poèmes de jeunesse
tout mon linge et mon lit
trois photos de la même fille
mes premiers mots d’amour
des souvenirs de famille
mes livres et puis c’est tout
je vous laisse vos silences
votre amour à semblant
les secrets qui m’dérangent
sans comprendre comment
je vous laisse démêler
les fils de votre histoire
la mienne m’attend
de l’aut’ bord du pont
la mienne m’attend ce soir
j’veux dormir avec elle
ou pas dormir du tout
me réfugier chez elle
et lui raconter tout
lui chanter qu’elle est belle
et que moi je suis fou
de l’aimer comme je l’aime
c’est qu’une ville après tout
mon père et ma mère
mon frérot ma petite sœur
je vous laisse le cœur gros
mais j’ai pas l’choix c’est l’heure
de monter l’son de ma guitare
et de partir en solo
je vous aime je vous quitte
j’ai le vent dans le dos
j’veux dormir avec elle
ou pas dormir du tout
me réfugier chez elle
et lui raconter tout
lui chanter qu’elle est belle
et que moi je suis fou
de l’aimer comme je l’aime
c’est qu’une ville après tout