Il est des êtres beaux
Il est des êtres beaux
Comme un matin du monde
Des êtres déchirants
Comme un amour enfui
Ils passent lumineux
Sur nos vies moribondes
Comme un jour qui se lève
Eteint la vieille nuit
Leur corps a l'élégance
Et le tranchant des glaives
La transparence aussi et l'éclat du diamant
Leur plus petit sourire
C'est la grâce d'un rêve
Plus douce est leur clarté
Que celle du firmament
Sur leur visage d'ange
Erre encore une enfance
Que leurs sourcils tempèrent
D'un air de gravité
Derrière leur front buté
Brûle l'intransigeance
Et dans leur regard pur
Flamboie la vérité
Vous portez devant eux
Le poids des millénaires
Toutes vos vies passées
Viennent peser sur vous
Par la fange des ans
Sont closes vos paupières
Vous êtes par vous-mêmes
Éclaboussé de boue
Mais l'oiseau de leur main
Sur votre bras se pose
L'impression de souillure
cussitôt s'évanouit
Quelque chose en vous change
Et se métamorphose
Sous votre chevelure
Un astre s'épanouit
Et vous voici avec au cœur une fêlure
Voici que craque en vous
Le mur d'une prison
Une fenêtre s'ouvre sur une autre nature
Où des soleils poèmes
Dorent d'autres horizons
Puis ils s'en vont portant
L'aube comme un diadème
Vous restez ébloui croyant encore les voir
Sachant que jamais plus
Vous ne serez le même
Même si vous ne devez jamais
Plus jamais les revoir