Mon père à moi
Je le revois assis sur son vieux banc de pierreroulant sa cigarette au bout de ses dix doigts.Il était simple et bon et il était mon père,mon père, mon père, mon père, mon père, mon père à moi.Il était menuisier du plus petit villagequ'on rencontre là-bas avant le pays haut.Il m'enseignait la vie comme on construit sa table,mon père, mon père, mon père, mon père, mon père à moi.Je sais qu'il avait fait des bêtises.Certains soirs il parlait du Moyen-Orient.Il avait même fait la valise,mais il revint pour moi en pleurant.Il savait fabriquer des armoires aux lavandesoù les jeunes mariés garderaient leurs draps blancs,et où les vieux mariés rangeraient leur légende,mon père, mon père, mon père, mon père, mon père à moi.Je sais qu'il avait fait des bêtises.Certains soirs il parlait du Moyen-Orient.Il avait même fait la valise,mais il revint pour moi en pleurant.Je le revois debout tel qu'il f ut et qu'il restederrière l'établi de sa pauvre maison,avec pour tout galon des copeaux sur sa veste,mon père, mon père, mon père, mon père, mon père à moi.