Sandra
Quand on se trouve en face de l'incompréhensible
On dit généralement : "ce n'était que le chat"
Mais le chat somnolait sur le lit en pacha
Ronronnant de plaisir sous la main invisible
Quand on ouvre les yeux au milieu de la nuit
Et que l'on tend l'oreille en guettant quelque bruit
On se fie à soi-même en remontant le drap :
"Ce n'était que le vent" ou "ce n'était qu'un rat"
Mais on accuse à tort la gent trotte-menu
Et les intempéries, je sais qui est venu
Le fantôme n'est pas celui de ma grand-tante
Depuis que je l'ai vue, une fille me hante
Quand je l'ai raconté, personne ne m'a cru
Le drap qui séchait sur le fil a disparu
Et s'il a disparu, c'est que quelqu'un l'a pris
Ou est-ce par l'opération du Saint-Esprit ?
Mais on accuse à tort un pauvre bohémien
Je sais que ma maison est sur le plan de vol
D'un fantôme léger comme un aérosol
Je l'appelle Sandra puisqu'elle a pris le mien
Les fantômes ne se promènent pas tout nus
Dans les châteaux humides et pleins de courants d'air
Et il faut reconnaitre que le drap pour tenue
Est plus avantageux qu'un sac de pommes de terre
Elle était ce matin dans mon rideau de douche
Quand je me savonnais, à la jambe il me touche
Et j'ai su reconnaitre à ce contact froid
Le chiffre des fantômes, la surprise et l'effroi
Quand on se trouve en face de l'incompréhensible
On dit généralement : "ce n'était que le chat"
Mais le chat somnolait sur le lit en pacha
Ronronnant de plaisir sous la main invisible
Depuis que j'ai croisé cette fille au village
Elle est dans les mousselines, elle est dans les voilages
J'entends son pas léger et je sens sa caresse
Comme par enchantement les ciseaux disparaissent
Mais on accuse à tort la gent trotte-menu
Et les intempéries, je sais qui est venu
Le fantôme n'est pas celui de ma grand-tante
Depuis que je l'ai vue, une fille me hante