Mon Père
Que la maison me parait vide, sans son désordre et sans sa voix
Ça me semble encore impossible pourtant il y a deux ans déjà
Ma mère a rangé tous ses livres et ses outils de jardinier
Tous ces objets qu'il faisait vivre qui eux aussi vont s'ennuyer
Il ne parlait pas de la guerre, pourtant mon héros c'était lui
J'étais si fière qu'il soit mon père, fière de m'appeler comme lui
Ses colères étaient des tempêtes lorsque j'avais désobéi
Et puis il pleurait en cachette parce que j'avais un premier prix
C'était plus que de la tendresse qu'il avait pour tous nos rosiers
Il peignait avec maladresse, c'était toujours moi qui posais
Je sais bien que je lui ressemble, je suis têtue comme il l'était
J'ai ses yeux et ses côtés tendres, et j'aime tout ce qu'il aimait
C'était mon ami et mon frère et tous mes souvenirs d'enfant
C'était mon ami et mon père et il me manque bien souvent.