La part des choses

Petite fille, je peignais la vie en bleu et rose
J'ai pu vivre mon enfance dans l'innocence et l'insouciance
Toujours optimiste, joyeuse, bruyante, un peu nerveuse
Je parlais toujours très vite - dans ma tête c'était bordélique
J'avais envie de tout faire, de connaître tout le monde, de prendre tous les chemins sans louper une seconde
Je voulais connaître les religions et qui sait y trouver ma place, me sentir protégée donc j'ai fait démarche
Un peu mal dans ma peau, je me le suis bien caché, j'ai compensé par le spectacle, j'avais envie d'être regardée
Alors je faisais le clown, pour donner le sourire aux gens, persuadée qu'avec le rire on a plus besoin de pansements
Je me prenais souvent pour un super-humain, qui était le pilier des autres, et qui se devait de faire le bien
Et quand mes copines pleuraient et qu'elles me racontaient leurs drames, je leur disais, "mais la vie c'est trop beau, viens sèche tes larmes"

Et le soir tard quand je courais dans ma ville
Je criais de joie quand d'autres se sentaient invisibles
Trop d'énergie, ou bien peut-être la peur du vide
A 100 à l'heure c'est comme ça que je voyais la vie
Mais maintenant je me sens perdue, j'essaie de faire la part des choses
Sur mes pensées il fallait que je me pose
Le monde est bien plus complexe que je croyais
Je me connais juste moins bien que je pensais

Je suis partie loin de chez moi et ça a brisé l'illusion que l'homme est libre de vivre sa vie sans jugement ni répercussion
Il y avait des jeunes de mon âge qui prônaient l'intolérance au sein d'une salle de classe, moi qui leur faisait confiance
Comment brandir le drapeau du mal, toi qui as 15 ans
T'es supposé être le futur, je refuse d'accepter ça maintenant
Je leur ai parlé comme Mélanie quand elle questionnait Marine,
Comme elle, tant d'incompréhension face à la haine, j'étais gamine
J'ai beaucoup crié, un peu pleuré
Et je me suis demandée si les gens pouvaient changer
Et ces mecs qui parlent fort, viens on s'en bat les couilles
Ça me touchaient déjà mais aujourd'hui ils sont trop et j'ai les boules

Et le soir tard quand je courais dans ma ville
Je criais de joie quand d'autres se sentaient invisibles
Trop d'énergie, ou bien peut-être la peur du vide
A 100 à l'heure c'est comme ça que je voyais la vie
Mais maintenant je me sens perdue, j'essaie de faire la part des choses
Sur mes pensées fallait que je me pose
Le monde est bien plus complexe que je croyais
Je me connais juste moins bien que je pensais

C'est vrai, depuis quelque temps je me sens un peu changer
Les choses m'affectent beaucoup plus que je le pensais
Et quand le monde s'est mis sur pause,
J'ai été forcée de m'arrêter et de me rendre compte de mes névroses
Tu sais, j'aime toujours autant la vie qu'avant
Je vais juste la vivre différemment
Le bilan était évident, maman j'suis plus une enfant

Et le soir tard quand je courais dans ma ville
Je criais de joie quand d'autres se sentaient invisibles
Trop d'énergie, ou bien peut-être la peur du vide
A 100 à l'heure c'est comme ça que je voyais la vie
Mais maintenant je me sens perdue, j'essaie de faire la part des choses
Sur mes pensées fallait que je me pose