Kanasuta
Si y faut tirer l’soleil
pour se faire d’la lumière,
on va s’creuser un canon
dans le trou d’la misère.
Silence de faïence,
tout était dit,
p’tite gorgée de confiance
et on s’en va d’ici.
On a fermé l’hôtel
pour la dernière fois.
« Au revoir Mireille. »
Si vient la loi,
offre-lui un havane.
Nous on s’en va
placarder nos cabanes,
enterrer nos boîtes à malle.
Des jours et des jours
jusqu’à’tête des eaux,
nos cœurs contents
et remplis d’animaux,
quand tout au bout,
un océan de roses,
Willy a dit :
« C’est ici qu’elle repose.
L’heure est venue
de câller les loups
et chanter nos amours,
épouser nos sens
et mêler nos sangs. »
Montant de la terre
un parfum de fer.
Déterré
la hache de guerre.