QUESTION DE PUDEUR
Je lui offre des fleurs
Elle ne dit pas merci
C’est question de pudeur
Mais ses joues ont rosi
Je lui offre un baiser
Elle me prend dans ses bras
C’est furtif, c’est vite fait,
On ne s’étendra pas
Le jour s’éteint, la nuit s’étend
Tu te retiens, mais il est temps
C’est une habitude, ça ne se dit pas
Nos solitudes seront toujours là
Je lui dis que je l’aime
Répond qu’elle m’aime bien aussi
Je sens que je la gène
Foutu culte des non-dits
Le jour s’éteint, la nuit s’étend
Tu te retiens, mais il est temps
C’est une habitude, ça ne se dit pas
Notre solitude y résistera
Elle m’offre ses adieux
Mes yeux la remercient
On voit qu’elle se sent mieux
Et mes yeux ont rougi
Dans les placards
Les cadavres sont au chaud
Il n’est pas trop tard
Pour les mettre au frigo
Le jour s’éteint, la nuit se tend
Ton dernier sommeil ensevelit
Les clés de nos vies, le parfum du bon temps
Quand on s’en foutait, quand on était petit
La nuit t’étreint, elle te détend
Une autre vie te prend dans ses bras
Reviens me voir, de temps en temps
Me raconter comment c’est là-bas