Le Fruit de tes rêves (Version Ocho)

Si seulement tu pouvais faire semblant
D'avoir une poussière dans l'oeil ou, je ne sais pas moi, 2 ou 3 grammes dans le sang
Mais t'es sans tripe, sans hargne, sans rage, sans dents
Sans ascendant
Sans cesse en train de sentir cent mille sensibleries
Cet enfant là s'en fiche
Pire, cet enfant là s'en vante
T'as chialé l'étang à défaut de poser dedans
Honnêtement t'as beau bosser, tes projets paumés sont oppressants
Je n'oserais pas prononcer que t'es prometteur plutôt compromettant
Tu contestes en protestant que les coups te molestent tant
Et bien protège t'en
Je ne sais pas moi, comble ton égo car là ton coeur est craquelé
Et que tu joues au basket-ball avec une balle crevée
Tu te perds dans les yeux de toutes celles qui te regardent de près
On peut être aveuglé, servir de marche-pied
Mais toi t'es tombé amoureux et tu ne t'es pas relevé
Je comprends ce que tu ressens
Cette cage thoracique qui se resserre
Ces pensées rances qui se ressassent
Ces cernes qui s'en ressortent
Mais tu nourris des sentiments sans ressort
Laissant le sort au sort
Récoltant les névroses que ça recèle
Comme si l'on ne pouvait pas être heureux seul
Si seulement tu avais pu t'aimer autant que je te déteste
Peut-être que je n'essaierais pas tant de te sortir de mes textes
C'est facile d'en vouloir à papa, d'en vouloir à maman
C'est toi qui a laissé ces charlatans de l'éducation nationale noyer ta soif d'apprendre
Etaler ses balafres sans barrière ni malaise
C'est pas que ça me froisse mais ça me paraît déplacé mais j'accepte
Là où je te bafferais
C'est quand tu parlais de te froisser, de te caner si passées les années t'avais ni carrière ni famille
Parfaite
C'est ma tête qu'est placée à la brèche de ton barillet
Me faire traiter par tes traits, c'est traitre
Je traine ça et ça me bride
Pourquoi me trotter ?
30 ans c'est trop tôt pour rater sa vie
Je te regarde te débattre dans mes souvenirs et dans tes vieux couplets
Je suis devenu ce que tu voulais et ce que tu redoutais
T'as grandi dans le béton mais j'ai mûri sur tes branches
Peu importe que tes feuilles s'estompent, que ta présence dérange
Quand les piétons m'arracheront, je resterai le fruit de tes rêves
On a regardé passer notre enfance
Submergé par la tess, sans oxygène sans défense
Mais tu peux relever la tête, je suis le fruit de tes rêves
Tu me diras, je ne devrais pas t'en vouloir
Pour toi la vie c'est une lumière blanche au bout d'un couloir
Isolé dans ta barac, t'en deviens malade
Pour t'évader tu n'as que les plaines d'Hyrule et le système solaire de Lylat
Tu te contentes d'un quart de cœur et de quelques fioritures
Tu rappes dans ta télécommande et feat. avec ta solitude
Qui te dira d'aller jouer dehors ?
cu vu des bornes qui te séparent de tes potes
La console te console
L'homme qui t'a élevé ce n'est pas ton père, c'est Mario Bros
c ton âge papi cueillait surement des pommes
T'as beau descendre de son arbre généalogique tu n'es que le fruit de ton époque
Se battre contre des pions et des fous dans une partie d'échec scolaire interminable
On ne monte pas les classes sociales comme on passe du C.P. à la terminale
Isolé du groupe d'élèves
Prisonnier du monde des rêves
On se dit que c'est dead,
Qu'il faudrait qu'on s'élève
Donc on dérègle notre coeur stellaire
Et on devient cet être qui préfère
Camisoler ses nerfs et cette colère
Disséminée dans ses veines
Plutôt que d'affronter le vrai
Me voilà que j'écris sans tripes, sans hargne, sans vie, sans vibrations
Tu trempes ta plume dans tes larmes, je la trempe dans ma transpiration
Pour qui ? Quoi ? Quelle finalité ?
Des phases stylées, des rimes de qualité,
Des skills et de barz dont t'as pas idéeMais dans le fond ma seule cible c'est d'être validé
J'ai apporté mes oeillères pour encadrer mes étoiles
Pour faire tenir mon ciel immense sur un petit pied d'estale
Toi, tu rappais dans ta chambre
Tu courais après le beat
T'avais pas de quoi être fièr
Tu ne rappais pas pour la rime
Tu ne rappais pas pour la frime
Tu rappais parce -- qu'il fallait le faire
J'aimerais retrouver ma rage dans les limbes de mon subconscient
Mais tu n'es plus qu'un cadavre que je nourris depuis trop longtemps
J'ai beau dire que t'empestes, qu'il faudrait que tu tempères
Dans le fond je mendie ta présence
Car je ne veux pas perdre mon adolescence comme j'ai perdu mon grand-père
Je peux continuer de te haïr, de t'envier, de te fuir
Jusqu'à ce que l'homme que je serai méprise celui que je suis
Mais pour que ta fougue cesse de me harceler
Que ta présence cesse de m'empoisonner
Il ne me reste qu'à te pardonner

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