LA TOUR DE MONSIEUR EIFFEL
En mille huit cent quatre-vingt,
Au temps des crinolines, -lines
Les dames avaient le temps
D'être tendres et câlines, -lines
Et les messieurs, pour leur plaire
Ne savaient vraiment que faire
Alors, monsieur Eiffel
Un beau jour, pour sa belle
A voulu faire une tour
"Ça, vous voyez, Mademoiselle
C'est le plan de ma tour Eiffel
Elle aura trois cents mètres.
-Où comptez-vous la mettre ?
Du côté du pont de Javel
À Montmartre ou bien à Grenelle."
La p'tite a dit : "Merci beaucoup
Vous êtes gentil, mettez-la n'importe où
À Montmartre, au pont de Saint-Cloud
Au Champ-de-Mars, à Montparnasse
Ah mais alors ça j'vous préviens
Y aura plus moyen
Après ça de la bouger d'là."
Pendant longtemps, monsieur Eiffel
Passa des nuits blanches, blanches
Il avait, comme on dit, beaucoup
De pain sur la planche, planche
Quand sa tour fut terminée
Il dit à sa dulcinée :
"Oh je suis content
Venez, venez, venez
Levez votre petit nez."
"Ça, vous voyez, Mademoiselle
Ça s'appelle la tour Eiffel
Elle est un peu pointue
Mais on s'y habitue
Voulez-vous que j'vous emmène faire
Faire le tour du propriétaire ?"
La p'tite a dit "Merci beaucoup
Elle est vraiment un peu haute pour mon goût
Tout ce fer a dû coûter cher
Ça n'est pas une bonne affaire
Bien trop chère et la prochaine fois
Croyez-moi, faites-la donc en bois."
"Et puis" a dit la demoiselle
"Mais à quoi sert votre tour Eiffel ?
-Venez donc au troisième
Vous le verrez vous-même."
Et depuis, toutes les demoiselles
Sont montées sur la tour Eiffel
Combien d'entre elles, dans l'ascenseur
Dans l'ascenseur ont trouvé l'âme-sœur !
Lune de miel dans le septième ciel
Là-haut les cœurs ont des ailes
Et l'amour
Tout en haut d'la tour
A chanté "Vive monsieur Eiffel !"