La remplaçante
Elle n'a pas droit aux compliments, ni aux cartes de vœux
Bien sûr que l'autre passa avant, celle dont il a les yeux
Elle n'a pas droit aux privilèges de se mettre en colère
Et c'est le cœur au bord du piège, qu'elle est autoritaire
Par affection, par inquiétudes
Dans l'espoir qu'il excelle dans les leçons, dans ses études
Mais parce que ça vient d'elle
Il ne tarde pas à la rappeler à son rang de suivante
À son statut de remplaçante, de remplaçante
Il est cerné de demi-frères
Qui sont venus après, après la guerre
Entre son père et sa mère... la vraie
Il est seul autour de la table a traîner dans ses bras
Le sort de cette femme instable donc on ne parle pas
Elle n'a pas droit aux compliments, ni aux dessins d'école
Ceux qu'on destine aux vraies mamans
Même indigne et même folle
Celle qui trop rarement donne leur p'tit coup de téléphone
Elle n'a pas droit aux privilèges de l'autre qui s'en fout
Pourtant c'est elle qui se dépêche à l'habiller jusqu'au cou
De peur que le vent et la neige ne lui flanque la toux
De peur qu'une fièvre l'empêche de faire des rêves doux
De faire des rêves doux
Il est cerné de demi-frères
Qui sont venus après , après la guerre
Entre son père et sa mère... la vraie
Il est le seul autour de la table à traîner dans ses bras
Le sort de cette femme instable donc on ne parle pas
Elle n'a pas la reconnaissance de son grand presque fils
Qu'au lieu d'aimer avec justice, elle aime avec prudence
Elle n'a pas droit aux compliments de son demi-garçon
Qui au lieu de l'appeler maman
L'appelle froidement par son prénom