C'est mort et ça ne sait pas
Yo, qu'est-ce que j'foutrais d'un empire ? J'ai déjà assez d'un seul loyer
Bien assez de mes angoisses, étau d'un cœur broyé
Et trop d'accords noyés dans mes rapports d'années
Malgré Dieu de mon côté, je suis rappeur damné
J'écris au calme, l'autre penché sur mon épaule
Ça glisse tout seul comme l'inversion des pôles
Comment tout a commencé ? Sûrement qu'j'me sentais mal
Sûrement qu'j'avais des larmes dans un coin de l'encéphale
Alors j'étale mes idées noires et tu les télécharges
Paraît qu'ça t'fait du bien quand j'ai raté les marches
On tourne à la tristesse, voici notre vrai cancer
Et j'comprends toujours pas pourquoi ils viennent à nos concerts
Nos âmes sont une seule selon le Rig Veda
Le monde part en fumée pendant qu'des p'tits bédavent
J'compte pas rester des lustres avec mes rimes faiblardes
Juste écorcher la légende avec mes p'tits faits d'armes
Ma providence : si je gagne, je perds
Les potes, la famille et l'amour comme repères
Et puis le taf lundi pour quelques faf maudits
Poser la dédit de mon mental taudis
Et je m'balade dans la fournaise de mon temps
Me brûle les doigts sur du papier : mon unique remontant
En admettant que nous progressons vers quelque part
Qui vous dit qu'il n'attend pas avec une faim de léopard ?
J'aime le camp des insectes, on s'y sent mieux qu'ici
Les démons sont absents et le social résiste
Ce monde n'est plus qu'une pute dans un décor de soie
Chez les termites, il n'y a ni banque ni mort de froid
Alors je m'fonds dans une rame de plus
Écoutant Madlib et prends une claque de plus
J'écrirai un texte en rentrant ce soir
Tu l'entendras plus tard, mais cela va de soi
Combien d'errants des vers d'Villon au Seignobos ?
Comme les soldats SS, tous portent du Hugo Boss
Mais bon, la coupe est cool, donc autant couper court
T'en as rien à foutre, de toutes façons, donc tout est cool