1982
[Intro]
LE DABE : Alors, tu m'le rends, ce p'tit service ?
PAULINE : T'es v'nu pour quoi?
LE DABE : Pour chercher du papier
PAULINE : Oh, d'nos jours le papier...
LE DABE : Oh! Tu m'dis ça à moi, tu penses. D'nos jours, personne n'écrit plus, tout l'monde téléphone. Nan, c'que j'aurais besoin moi, c'est quelques rames dans l'genre simili-japon
PAULINE : J'suis plus trop au courant du marché, m'enfin si ça peut t'obliger, j'vais m'informer!
LE DABE : Oui bon ben, à ton âge c'est pas la peine d'aller d'fatiguer avec des allées-venues. C'que je suis venu te demander, c'est le papier de Mandarès. Pour peu que la Marne monte un petit chouye du côté de ton hangar, il va onduler et se piquer ton papelard
PAULINE : Y'a une porte à mon hangar, tout acier !
LE DABE : Et une porte ça s'ouvre ! Et puis il y a les malfaisants
PAULINE : Du coquille j'en ai, cinq rames, total deux briques. Et cash !
LE DABE : Oh ben, à ce blot là, tu peux l'garder pis en faire des cornets à frites
PAULINE : Change pas, on parle!
LE DABE : Bon alors parle plus, et écoute-moi, ça t'reposera! À l'heure actuelle sur la place, y a plus une équipe pour le prendre ton papelard. J't'envoie un mec cette semaine
PAULINE : Comment qu'je le reconnaitrais ?
LE DABE : C'est un beau brun, avec des petites bacchantes, grand, l'air con
PAULINE : Ça court les rues les grands cons!
LE DABE : Ouais mais çui là c'est un gabarit exceptionnel. Si la connerie s'mesurait, il servirait de mètre étalon
PAULINE : Et toi, ça marche un peu ?
LE DABE : Oh tu sais, à mon âge, quand on a son p'tit paquet d'tabac...