LES FILLES QUI LA NUIT
Les filles qui la nuit s’offrent au coin des rues
Connaissent de belles histoires
Qu’elles disent parfois, mêlant aux phrases crues
Les vieux mots innocents que garde leur mémoire
Mais d’une voix si grave, émouvante et têtue
Qu’on ne peut s’empêcher de croire
Les filles qui la nuit s’offrent au coin des rues
L’une, en joignant les mains, raconte sa jeunesse
Passée au bord de l’océan
L’autre d’un ciel meilleur évoque la caresse
Celle-ci parle d’un enfant
Que chacune se dépouille humblement et confesse
Ses plus durs, ses plus doux instants
Les filles qui la nuit s’offrent au coin des rues
Elles ont dû porter sur leurs frêles épaules
Un fardeau vraiment par trop lourd
Subir les plus mauvais et les plus tristes rôles
Sans se révolter un seul jour
Mais toutes cependant, dès qu’un espoir les frôle
Toutes croient encore à l’amour
Les filles qui la nuit s’offrent au coin des rues
Connaissent de belles histoires
Qu’elles disent parfois, mêlant aux phrases crues
Les vieux mots innocents que garde leur mémoire
Mais d’une voix si grave, émouvante et têtue
Qu’on ne peut s’empêcher de croire
Les filles qui la nuit s’offrent au coin des rues