Si tu ne mourus pas
Si tu ne mourus pas entre mes bras
Ce fut tout comme, et de ton agonie
J’en vis assez, ô détresse infinie !
Tu délirais, plus pâle que tes draps ;
Tu me tenais, d’une voix trop lucide
Des propos doux et fous, « que j’étais mort
Que c’était triste », et tu serrais très fort
Ma main tremblante, et regardais à vide ;
Je me tournais, n’en pouvant plus de pleurs
Mais ta fièvre voulait suivre son thème
Tu m’appelais par mon nom de baptême
Puis ce fut tout, ô douleurs des douleurs !
J’eusse en effet dû mourir à ta place
Toi debout, là, présidant nos adieux… !
Je dis cela faute de dire mieux
Et pardonnez, Dieu juste, à mon audace