Les Souvenirs
Les souvenirs de ceux qui n'ont plus de maison
Se traînent dans les bars ou sur les autoroutes
À cent soixante à l'heure, ils se tirent et s'en vont
À cent soixante à l'heure, tu choisis pas ta route
Tu choisis pas ta route
Cette machine à écrire qui tape un manuscrit
Ce manteau qui sourit et qui me tend les bras
Cette valise où mon âme est pliée sans un pli
Cette bougie qui meurt et qui n'en finit pas
Ce papier que noircit une lettre d'amour
Ce crayon malheureux et qui a mauvaise mine
Ce miroir qui me parle et la nuit et le jour
Jusqu'à l'ultime jour, jusqu'à l'ultime nuit
Les souvenirs de ceux qui n'ont plus de maison
Se traînent dans les bars ou dans le fond d'un lit
A cent soixante à l'heure, ils se traînent et s'en vont
S'en vont à cent soixante, à la mélancolie, à la mélancolie
Ce parfum qu'on oublie dans le bruit des odeurs
Cette larme qui coule et qui sèche à ton bras
Ce bijou qui s'ennuie au cou de ton malheur
Cette gorge qui s'ouvre et qui n'en finit pas
Ce matin qui s'ébat dans l'horreur de la vie
Cette ombre de la brume où se perd la mémoire
Cette conscience au bout de ce qui t'est permis
Ce désespoir enfin qui s'invente une histoire
Ils s'en vont, ils s'en vont, les souvenirs cassés
Ils s'en vont, ils s'en vont, les souvenirs... Allez
Comme des chiens perdus qu'on ne reconnaît plus
Si ce n'est à leur queue, un tremblement de larmes
Un tremblement de larmes
Ils pleurent tous ces chiens qui s'en vont l'arme basse
Dans le fond de la brume, on les voit divaguer
Quelquefois, ils s'en prennent à leur ombre et demain
Des soleils amoureux leur lècheront la face et la mélancolie
Ils pleurent tous ces chiens qui s'en vont l'arme basse
Dans le fond de la brume on les voit divaguer
Quelquefois, ils s'en prennent à leur ombre et demain
Des soleils amoureux leur lècheront la face et la mélancolie
La mélancolie, mélancolie.