Le printemps des poêtes
J'ai vécu des printemps fabuleux en hiverPendant que le vulgaire était tout emmoufléJe soufflais sur mes mains à son cul à son nezV'là-t'y pas qu'ses bourgeons sortaient m'en jouer un airLe printemps ça s'invente et ça se fout en tauleLe printemps c'est ma mine avec ses airs de chienQui vient tout ébahie me montrer tout son bienLe temps de déposer mon arme de l'épauleEt oui c'est ça monsieur le printemps des poètesTout juste un peu d'hiver pour rompre les façonsUn quart d'été un quart d'automne et des chansonsEt s'il fait encor frais on se met la casquetteOn va faire des pique-niques du côté des ballotsOn va se mettre au vert en croyant aux histoiresEt l'on se sent mourir au bord d'une guitareQuand la mort espagnole envoie son flamencoCe qu'il faut de désirs aux heures de l'ennuiEt ce qu'il faut mentir pour que mentent les chosesCe qu'il faut inventer pour que meurent les rosesL'espace d'un matin l'espace d'une nuitJamais ne vient l'avril dans le fond de mon cœurCet éternel hiver qui bat comme une caisseQu'on clouerait sans répit depuis que ma jeunesseA décidé d'aller se faire teindre ailleurs