Vivre debout
Vivre… Vivre debout
Pour me survivre
Délesté de mes vieux tabous
Mais le coeur toujours prêt à suivre
Le pas pressé du caribou
Vivre… Vivre debout!
Vivre les peurs fermées mais la conscience ouverte
Sur l’horizon tremblant entre hier et demain
Vivre entre le début et la fin du chemin
Les cinq sens au repos, le sixième en alerte
Savoir trois électrons que j’appelle mon âme
Jouant au joli jeu de l’immortalité
Voir l’avenir… rêver d’être et d’avoir été
Et mon coeur qui s’entête à tirer sur les rames
Vivre… Vivre debout…
J’apprivoise le temps en réduisant l’espace
Et sans me retourner pour entrevoir le port
Ce passage obligé qui se prend pour la mort
M’apparaît lumineux comme l’oeil d’un rapace
Vivre debout et prêt à partir à toute heure
Boire et dormir debout comme font les chevaux
Le pas de liberté inscrit dans leurs sabots
Puisqu’il y a toujours péril en la demeure
Vivre… Vivre debout…
Pour défendre trois mots que disait mon grand-père
Arrivés par chez nous au temps de Rabelais
En forme de rondeau, ballade ou triolet
Pour que mon petit-fils apprenne au secondaire
Que c’est en perdant ça que les peuples se meurent
Et que c’est acadien de survivre au danger
Qu’être chez soi permet d’accueillir l’étranger
Et qu’il y a toujours péril en la demeure
Vivre… Vivre debout
Pour me survivre
Délesté de mes vieux tabous
Mais le coeur toujours prêt à suivre
Le pas pressé du caribou
Vivre… Vivre debout!