Mon pays II
Mon pays, c’est une fenêtre
Au bord de laquelle un enfant
Observe les saisons renaître
Et sur dehors couler le temps
Et sur dehors couler le temps
Mon pays dort dans sa fenêtre
Mon pays, c’est toute une ville
Dans laquelle des jeunes gens
Font de leur bel ennui mobile
Pousser l’herbe dans le ciment
Pousser l’herbe dans le ciment
Mon pays, c’est aussi la ville
Mon pays, c’est une province
Qui vient de lever son jupon
Et qui cherche le petit prince
Qui lui ferait passer le pont
Qui lui fera passer le pont
Mon pays demeure en province
Mon pays, c’est une planète
Dont les vieillards n’ont plus le temps
De voir venir dans leur lunette
Le beau déluge des enfants
Le beau déluge des enfants
Qui doucement font place nette
Une planète à reconnaître
C’est un tout petit pois sans poids
Que sur le bord d’une fenêtre
Un enfant fait tourner du doigt
Un enfant fait tourner du doigt
Un enfant, un homme ou… peut-être
Je ne sais quel Maître, quel Être
Je ne sais Qui, je ne sais Quoi
Qui me voit naître et disparaître
Et qui s’entête à rester coi
Et qui s’entête à rester coi
À des milliards de kilomètres
À des milliards de kilomètres