Le déclin

Ernest Bloch, Béatrix Rodès

Dans le verger paisible
Bordé là-bas de peupliers aux frissonnantes feuilles d'or
Dans le verger bleuté et roux
La femme qui sera vieille demain
Promène sa mélancolie
Une tunique fauve voile son corps divin
Atteint du mal d’automne
Et sa chevelure, à reflets de cuivre
Effleure son beau visage fané
Et rutile sur ses épaulеs
Elle tient des chrysanthèmеs
Dans ses mains sensitives encore épargnées
Et de leurs tiges rudes
Elle tourmente sa gorge et son cou
Tandis que ses regards assombris
Suivent les pétales teintés de feu qui s'effrangent sur sa robe
Et s'éparpillent dans l’air tiède
Les souffles errants se jouent sur ses lèvres qui se souviennent
Et elle s'arrête pleine d'angoisse parfois
Car elle aperçue dans l'odeur acide
Des fruits oubliés qui pourrissent sur l'herbe
Comme un relent de mort
Les feuilles s'effritent sous ses pas
Les rameaux s'entrechoquent au vent du soir
Et la femme pleure sa beauté qui s'en va

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