Je repars
Ça me fait peur, tout ce bonheur
Le bonheur, c'est pas bon pour le reste
Ça empêche la recherche, ça pousse à la routine
Ça fournit l'endorphine qui endort le veilleur
Ça y est, je repars
Je pars parce que j'ai besoin de voir plus loin
Toi, bien sûr, tu dis "reste"
Mais je pars et je scie la branche sur laquelle je suis assis
Je déteste être assis
Je déteste
Ce n'est pas qu'elle n'est pas belle, notre histoire
Ni qu'elle n'est pas sincère ni qu'il n'y ait des joies réelles
Mais c'est toujours la même, le monde est si vaste
Et nous, on s'enterre
On est devenus des plantes en pot, des fleurs en plastique
On peut nous donner des tonnes d'eau et des wagons d'antibiotiques
On sera jamais que des plantes en pot, des papillons sans ailes
Des ex-rebelles qui paient des impôts
Ca y est, je repars
Tu te souviens, c'est ce que tu aimais chez moi
Ma chasse à l'idéal
Et bien, voilà, c'est ça
Notre histoire, elle est bien
Je ne lui reproche rien
Je reprends mes chimères pour cible
Et mes rêves à cheval
Je veux habiter toutes les villes
Les villes et les campagnes
Et les déserts arides, les plaines et les montagnes
Et puis aussi les îles
Surtout les îles
Ce que je cherche
Je ne le sais pas trop au juste
Toujours mieux, toujours plus
Partout où le hasard me tend des perches
Je rêvais d'anarchie
Nous sommes une République
Nous sommes un compromis
Et moi, je veux le reste
On est devenus des plantes en pot, des fleurs en plastique
On peut nous donner des tonnes d'eau et des wagons d'antibiotiques
On sera jamais que des plantes en pot, des papillons sans ailes
Des ex-rebelles qui paient des impôts
Ca y est, je repars
Je repars
Je pars parce qu'il me faut connaître toutes les femmes
Leurs ventres au grain de soie
Toutes les couleurs de peau
Les satins les plus beaux
L'ondulation d'une liane qui s'assoit
Le goût d'une épaule inédite
La souplesse des cheveux
L'éblouissant des yeux
L'inflexion de la voix
L'ourlet d'une lèvre jamais vue
Le son d'une phrase jamais dite
Et tous ces cadeaux inconnus
J'ai besoin d'être seul pour ne pas l'être au fond
J'ai besoin d'un chemin, pas d'un manège en rond
Moi, je dis "libre", toi, tu dis "chut"
Je pars parce que la chute
C'est bien plus fort que l'équilibre
C'est bien plus fort
C'est bien plus fort que l'équilibre
On est devenus des plantes en pot, des fleurs en plastique
On peut nous donner des tonnes d'eau et des wagons d'antibiotiques
On sera jamais que des plantes en pot, des papillons sans ailes
Des ex-rebelles qui paient des impôts
Ca y est, je repars
Ça y est, je repars
Je repars
Ça y est