Sale temps pour ta poésie
J'avais trouvé les mots, les vrais
Pour charmer cette jeune fille
Et j'essayais de la flatter
Le coeur qui bat, les yeux qui brillent
J'avais revu tous mes discours
J'avais révisé mes poèmes
Me parfumant de rim’s en « our »
Je lui dis entre deux « je t'aime » :
« T'es vraiment la plus bell’, la plus douce, et la plus exquise
Je me noie dans tes yeux qui sourient comme des bijoux
Ton visage câlin me caress’, me mord et me grise
Et pour t'offrir la lune, je me mets de suite à genoux »
Je ne sais pas vous
Moi je trouvais ça joli
Ça n'a pas suffit du tout
À l'attirer dans mon lit
Je suis reparti tout penaud
Triste comme le sont les poètes
Et j'ai remballé tous les mots
Les vers qui trottaient dans ma tête
Autant dir’ les choses franchement
- la mode est au matérialisme -
Le lendemain j'ai pas pris d'gants
Et lui dis sans aucun charisme :
« Tu n'es pas la plus bell’, mais ce soir, les autres sont prises
Pis, t'as pas l'air farouche, alors moi, je tente le coup
J'ai envie de fourrer mon bidul', dans n'import' quell' prise
Si tu dis non, j'm'en fich’, j'irai voir une autre et c'est tout »
À mon grand étonn’ment
Cela a mieux marché qu'avant
Sal' temps pour la poésie, oui
… mais j'ai quelqu'un dans mon lit !