Le conte de Karine
Il était une fois une petite fille de cinq ans aux longs cheveux blonds
Et aux yeux bleus qui s'appelait Karine
Elle vivait avec son papa et sa grand-maman dans une jolie petite maison
Située à quelques kilomètres du village
Le père de Karine, qui travaillait comme bûcheron
Partait souvent pour quatre ou cinq jours à la fois
Le jour de sa fête, le père de Karine lui apporta comme présent
Cinq jolis chatons avec lesquels elle passait toutes ses journées à s'amuser
Elle les avait nommés Lundi, Mardi, Mercredi, Jeudi, Vendredi
Pour les jours de la semaine où son papa était absent
C'était l'hiver
Durant la semaine avant Noël
La grand-mère de Karine tomba brusquement malade
Avec les jours, elle devint de plus en plus faible
Et la veille de Noël, au matin
Elle dut rester au lit pris avec une violente fièvre
Comme une sage et bonne petite fille
Karine dit à sa grand-maman de se reposer
D'essayer de dormir et de ne pas s'inquiéter
Car son père lui avait dit qu'il serait de retour vers midi
La veille de Noël
Karine et les chatons restèrent dans la chambre
Pour tenir compagnie à sa grand-maman
Au milieu de l'après-midi, le père de Karine n'était pas encore revenu
Et la noirceur commençait lentement à se glisser dans la clarté du jour
Karine s'inquiétait et les cinq chatons devinrent agités comme s'ils sentaient
Qu'un malheur rôdait autour de la maison
Une tempête de neige avait débuté lentement vers l'heure du dîner
Elle devenait de plus menacante en laissant entendre de grands vents
Et des sifflements qui faisaient craquer la maison
Et battre très fort le cœur de Karine et des cinq chatons
Karine, prise de panique, se mit à pleurer
"J'ai peur, j'ai peur" dit-elle
"Papa est sans doute perdu dans la tempête
Grand-maman est malade et je suis toute seule!
Et ce sera Noël dans quelques heures
J'ai peur, je ne veux pas rester toute seule"
Et Karine laissait tomber de gros sanglots
"Lundi", le plus gros et le plus débrouillard des chatons
Prit la parole et dit:
"N'aie pas peur, Karine, couche-toi près de grand-maman
Pour trouver ton papa nous allons demander
De l'aide à quelqu'un qui doit venir ici cette nuit"
"Qui?, Qui?" demande Karine
Et en chœur, les cinq chatons répondirent: "Le Père Noël!"
"Oh, mais oui, mais oui, le Père Noël!" dit Karine
Sautant de joie en essuyant ses larmes
"Papa m'a dit que le Père Noël se rendrait
Jusqu'à notre maison avec son traîneau
Et ses rennes la nuit de Noël
Papa me l'a promis et papa tient toujours ses promesses"
Confiante et le cœur rempli d'espoir, Karine retrouva son calme
Elle fit une prière, et se coucha doucement près de sa grand-maman
En quelques secondes, elle s'endormit paisiblement
Aussitôt, les cinq chatons descendirent à la cave
Retrouver deux écureuils qui s'étaient installés dans un coin pour l'hiver
Les deux écureuils, Superson et Étincelle
Trouvèrent tout de suite le traîneau du Père Noël
Dans un champ près de l'église, caché par de gros buissons
Les rennes avaient disparu
Alors, sans perdre une seconde
Les deux écureuils partirent à leur recherche
C'est Superson qui découvrit la mauvaise nouvelle:
Les rennes avaient été attirés par de jeunes orignaux de la forêt voisine
Et faisaient la fête, chantant et dansant comme des écervelés
Au milieu de la tempête, à l'entrée de la forêt
"J'ai vu le Père Noel", dit Superson
"Il a beaucoup de chagrin et
Il est aussi très inquiet et très énervé
Il a besoin d'aide pour tirer son traîneau
S'il veut porter les cadeaux aux enfants du village
Et aussi pour se rendre jusqu'à la maison de Karine"
"Alors", Étincelle répondit, "J'ai une idée"
Au bout de cinq minutes, il revint avec Grand-Noir
Le chien de monsieur le Curé
Grand-noir, qui connaissait maintenant toute l'histoire, prit la parole:
"Je suis peut-être un peu vieux, j'ai perdu un œil dans une bataille
Mais j'ai encore une bonne réserve de force et de courage"
"Attendez-moi", dit Grand-Noir, avec douceur et détermination
Je reviens dans peu de temps"
En effet, peu de temps après
Grand-noir arrivait derrière l'église avec ses amis et aussitôt, il prit la parole:
"Pour remplacer les rennes, je vous présente mes six amis les plus fidèles"
Il y avait Leo et Mickey, les chiens policiers, Baron et Fido
Les Saint-Bernard, et Majestic et Princesse, les deux fiers danois
Grand-noir ajouta:
Je veux vous présenter Gros-Gros, le cheval du laitier
Qui a pris sa retraite l'an dernier
Et qui a décidé de se joindre à nous malgré son âge
Il fournit son attelage et un grand câble qu'il a trouvé dans l'écurie
Et qui nous servira à tirer le traîneau
Les deux écureuils avaient également rassemblé
Quatre moutons munis de fanaux pour éclairer le chemin
Les chiens, sous les conseils et les directives de Grand-Noir
Avaient fabriqué une espèce d'attelage avec le câble
Installés à côté du cheval, ils partirent avec le traîneau
Le Père Noël était tout encouragé et ému par la tournure des évènements
Une bonne quinzaine de moineaux survolaient le traîneau
Et en passant près d'un ruisseau
On vit même des truites briser la glace
Sortir leur tête et crier, avec les moineaux, des mots d'encouragement
Les deux écureuils, Superson et Étincelle, partis avant le traîneau
Arrivèrent à la maison de Karine et résumèrent la situation aux cinq chatons
Qui ronronnèrent de satisfaction et de joie
Le chaton Lundi alla réveiller Karine et lui dit:
"Viens à la fenêtre, tu vas bientôt voir quelque chose de très beau!"
Karine, encore toute endormie, demanda aux chatons:
"Avez-vous trouvé papa? Avez-vous parlé au Père Noël? Est-ce qu'il va venir?"
La petite Karine, énervée, surexcitée, n'arrêtait plus de poser des questions
"Allons à la fenêtre" de lui dire les chatons
Karine, en prenant péecieusement dans ses petits bras les cinq chatons
Monta sur une chaise et s'installa devant la fenêtre
Qui était recouverte de glace
Les cinq chatons, avec leur chaude haleine
Ne tardèrent pas à la faire fondre
Les deux écureuils étaient grimpés dans les rideaux
Et avaient leurs petites têtes bien placées dans un coin de la fenêtre
Tout à coup, on crut entendre au loin, à travers le vent
Et la poudrerie comme des cloches et de la musique
Et au même moment sur la petite falaise qui fasait face à la maison
On aperçut une forme qui bougeait lentement
Il y eut un grand éclair dans le ciel
Et une grosse étoile s'alluma comme celle des Rois Mages
Et éclaira le traîneau sur la falaise
Et le chemin qui menait à la maison
La tempête cessa brusquement, et on entendait clairement
Les cloches de l'église qui résonnaient "Alleluia"
Tout à coup, au milieu du traîneau où était debout le Père Noël
Qui envoyait la main, on aperçut à ses côtés
Oh! Quelle heureuse surprise, le papa de Karine
Karine se mit à pleurer et à rire de joie: "Papa, papa"
Qu'elle ne cessait de crier en caressant ses cinq petits chatons
Grand-maman ouvrit les yeux
Elle avait tout compris, ce miracle de Noël
Et on l'entendit murmurer: "Merci, merci mon Dieu"
Karine flottait de joie en regardant s'avancer
Vers elle le traîneau du Père Noël
Tiré par le courage, l'amour, la persévérance, la foi et l'amitié
Le cortège du Père Noël qui lui apportait
Le plus beau des cadeaux, son papa
C'était la nuit, c'était le bonheur
C'était l'espoir et l'amour triomphant