Le beau cancer
Oh, ma folie, mon beau bateau
Mène-moi à Valparaiso
J'en ai assez du Parc Monceau
De ces bassins, de ces jets d'eau
De ces enfants exaspérés
Trainés dans la suit de l'été
Et se noyer, pour se noyer
La mer serait moins étriquée
Oh, ma folie, mon beau flacon
Donne-moi d'étranges poisons
J'en ai assez du Postillon
Et des litrons et des graffions
Et des serveuses de café
Qui attendent d'être mangées
Et s'assommer, pour s'assommer
Il vaut mieux être foudroyé
Oh, ma folie, ma belle fièvre
Mène-moi sur d'affreuses grèves
J'en ai assez des rues de Sèvres
Où les vieillards doucement crèvent
Dans l'indifférence et l'ennui
Comme si ça n'était pas leur vie
Et se flinguer, pour se flinguer
J'aime mieux les pestiférés
Oh, ma folie, mon beau Cancer
Recouvre-moi de fleurs, de fer
De l'atelier de Lucifer
J'en ai assez des infirmières
De cette fondation Curie
Qui est le monde d'aujourd'hui
Et être cuit, pour être cuit
Il vaut mieux que ça soit joli