15 septembre
C'est pas l'heure de m'en aller
Le moment d'y passer, encore
C'est pas l'heure de déranger
Les archanges et les saints, les morts
Dans les yeux des poupées, je vois tes yeux
Devant la pente, je ne vois qu'un creux
Hier encore, tu fredonnais encore
Dans quelques rêves, quelques songes ivres morts
Non, ne dis rien mon amour
Reviens juste au matin
T'immiscer, félin
Sous les draps chauds de mon corps
Qui cherchera ta main
Dehors il fera mauve
Et ces éléphants roses
Reprendront leur chemin
C'est pas l'heure de s'envoler
Pas l'heure de s'immoler encore
Ai-je tort d'y croire un peu
Avant que l'on soit vieux ou morts
Des zombies séquestrés sur des prie-Dieu
Sourient, sourient à qui mieux-mieux
Hier encore, tu fredonnais encore
Dans quelques rêves, quelques songes ivre mort
Non, ne dis rien mon amour
Reviens juste au matin
T'immiscer, félin
Sous les draps chauds de mon corps
Qui cherchera ta main
Dehors il fera mauve
Et ces éléphants roses
Reprendront leur chemin
On leur dira merci
Ils nous dirons de rien
De rien
Quelque part, le 15 septembre, je t'écris de chez Fred
Où je bois autant que je peux
Je vois très peu d'amis, d'ailleurs, j'en ai très peu
Je te signale à propos que la commode dans l'entrée n'est pas noire
Elle est bleue
Pour les détails formels on verra ça dès qu'on peut
Je te demande un dernier service au passage
Ne m'écris pas, non, c'est mieux
P.S, je crois que ma sœur ne prend jamais les transports en commun
On reste, Dieu merci, à la merci d'un jeudi noir
D'une soudaine avarie, d'une avanie, d'un avatar
Ne reste pas ici, il commence à se faire bien tard
Quelle aventure, quelle aventure
La superbe, la superbe, la superbe