HAL & MALCOLM
Quand j’étais petit j’croyais qu’j’allais en rester un
Et qu’j’allais faire de ma vie un grand terrain d’jeu
En grandissant j’ai compris qu’en fait
Cette pute te met des feintes et elle vient t’affronter un autre jour
C’est comme ça qu’ça marche
Et toi tu veux pas comprendre t’es un tcho
Tu sais qu’t’es pas un saint, tu connais pas l’danger, tu mets pas d’ceinture dans la tchop
Quand t’es un p’tit tu t’en ballec de l’apparence, ah ouais t’es crado, joue au foot, défonce ta paire à chaque recrée
Et à 8 ans tu captes pas qu’le monde il part en couille
Tu fais la guerre tu jettes des craies, tu crois qu’tu peux pas perdre tes parents
En cours moi j’étais grave dans mon coin
Fallait qu’je gratte des bons points
Mais quelle époque... le manège et la traque du pompon
Avant j’aimais la neige, quinze ans après elle tue mes potes
Enfant j’étais un gars scred, dégourdi
J’suis grave prêt d’découvrir : les cassettes, la classe verte, les casse-têtes, les cours vides
J’me sappe presque tous les jours en casquette et en basket qui courent vite
Pas d’galère, c’qui repose sur les épaules, c’était le poids du cartable
Les souvenirs et les photos d’classe entassés dans des boites en carton
Marqué par l’odeur de papa, j’suis sur les épaules de papa, pourtant j’avais peur de papa
J’suis celui qui sort de maman, j’ressens la douceur de maman, j’suis soucieux du sort de maman
Quand t’es un p’tit, tu fais du vélo
Place une canette dans les rayons
C’est une tomo, tu mets ta dent sous l’oreiller, paf, une souris passe
Les photos d’classe, l’appréhension d’pas être avec ton pote
Si c’est pas l’cas tu souris pas
Quand j’étais petit j’avais rien à perdre dans ma vie j’croyais qu’y’avait pas plus fort que papa
Et un jour tu captes la vie ça ne tient qu’à un fil souviens-toi la mort te gâte pas
Et quand j’étais p’tit j’kiffais Malcolm et Hal : l’école de ma génération
Ouais quand j’étais p’tit…
A la son-mai y’a plus d’télé, depuis j’ai fait qu’pommer nos cassettes
Mes requins, ma PS2, il restera p’t’être mon vélo cassé
Je sais pas pourquoi j’pense pas au futur et sûrement parce qu’en fait moi j’ai la tête collée au passé
Rentrer chez soi, revoir une chambre bourrée d’désordre
Revoir un bulletin d’notes
Soulever une couette, trouver l’trésor
J’suis pas d’humeur à faire la fête
En fait j’ai pas tes codes, j’suis pas des leurs, j’suis resté gosse, et on fait rien pour être des hommes
Les châteaux sur le sable sont les souvenirs quand mes yeux rêves
Je sais qu’la vie est floue et j’apprends avec mes erreurs
En chantant sur un sample, en croisant un mec miséreux
Un chapeau sur le sol dans lequel j’irai mettre mes euros
Ouais la vie c’est : à toi d’choisir
J’ai grandi, j’ai mûri donc les maux d’cœurs deviennent des soupirs
Désormais, les grimaces faces aux moqueurs deviennent des sourires
Un peu nostalgique, j’ai besoin d’air j’me tire en Bretagne, et j’ai plus envie d’respirer quand les odeurs deviennent des souvenirs
Dans l’fond ça fait du bien d’partir un peu prendre l’air
Des photos d’famille au sec dans la maison d’ma grand-mère
Et d’mon grand-père parti au ciel
Quand j’étais petit j’avais rien à perdre dans ma vie j’croyais qu’y’avait pas plus fort que papa
Et un jour tu captes la vie ça ne tient qu’à un fil souviens-toi la mort te gâte pas
Ouais quand j’étais p’tit
J’ai bien changé depuis