Hôtel Impala

Baloji

[Couplet 1]
Mes rimes sont des polaroïds, des instantanés
De souvenirs trop saturés, mon coeur est surexposé
Je ne vois que le néant même en contre-plongé
J’ai mal visé, mal cadré, trop de clichés, trop de déchets
Tout reste flou malgré les mises aux points
Devant l’objectif, que des regards en coin
Il est temps de se réconcilier, avec son passé
Retrouver ce que la folie nous a dévalisé
Hôtel Impala
Pris pour cible dans les émeutes
Comme tout lieu de privilège
Mais comment rester neutre?
En temps de guerre civile, tout se précipite
Une victoire pour le peuple est pour mon père une faillite
Il compare les épreuves de la vie à des jeux de fortune
Et sa condition le répugne
Le passé est un débarras où tout vole en éclats
J'viens reconstruire ces liens brisés par les aléas

[Refrain]
Hôtel Impala
La vie et ses aléas, Hôtel Impala

[Couplet 2]
Les souvenirs défilent comme des dias
Dis-leur, que les moins brillants ont viré sépia
Que le négatif brûle nos vies de parias
Qui croulent sous les rappels et les pro justicia
Esclaves des sociétés de prêts sur gages
Qui banalisent l’endettement et nous prennent en otage
Mais, sur le qui-vive, la défensive, la paranoïa
Nous ronge de l’intérieur comme un ténia
On ne s’est jamais senti pauvres, mais seulement démunis
Comme si la chance nous avait faussé compagnie
Autant de points de vue que de points de divergence
Mais, l’argent n’a jamais remplacé ta présence
Comme lui, je fuis au lieu d’assumer mes échecs
Mon bonheur en hypothèque, le doute m’affecte
Laisse le remords et l’embarras du côté de Zola
Et à partir de là, remettons les choses à plat

[Refrain]

[Couplet 3]
Comme mon père, je suis solitaire, plein de mystères
L’affectif passe après ma carrière
Parfois mon opinion se volatilise
Par peur des conflits, je manque de franchise
J’étouffe mes sentiments, j'in-j’intériorise
Mais tant que la musique me-me temporise
Je n'serai jamais ce criminel que j’aurai pu être
Qui a voulu remplacer celui que tu n’as cessé d’être
Et l’un comme l’autre, nous serons toujours les mêmes
Tant de mal à accepter d’être nous-mêmes
Chaque crime est une brique pour construire ce bâtiment
Le pardon est le ciment, l’amour, le fondement
Ravaler la façade comme on ravale son orgueil
Tomber les barricades, en franchissant le seuil
Dans le film de ma vie, tu tiens le rôle-titre
Fin de ce chapitre, le doute s’infiltre
Et je boxe avec mes paradoxes
Même si parfois, je m’y perds
Ta présence me manque, mais ton absence me tempère

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